Ça, c'est la version officielle.
Car entre nous, du côté de l'option lac-oiseaux, les choses n'étaient pas aussi clairement indiquées, puisque le sentier se séparait en trois branches, sans trop d'informations. Après mon observation du lac, des oiseaux et des lézards, j'ai donc emprunté ce qui (hum) devait être un sentier fermé... sans (hum) m'en rendre compte. Les indications floues, doublées de mon (hum) manque d'habileté à lire l'espagnol, m'ont, disons, égaré.
Je me suis donc retrouvé devant ce spectacle unique, si je puis dire: un amphithéâtre romain dont je pouvais clairement voir les détails des gradins de mon sentier. Preuve que les indications étaient confondantes, une autre visiteuse s'est justement retrouvée près de l'endroit où a été pris cette photo. Alors qu'elle rebroussait chemin - trouvant l'absence de tout autre touriste étrange - j'en profitais pour aller jeter un oeil à l'amphithéâtre de plus près.
Ne voyant âme qui vive - ni indication que je ne devais pas me trouver là - j'ai jeté un oeil à l'intérieur de l'édifice... Captant au passage cette image d'une mosaïque de plancher incroyablement bien préservée quand on sait que la chose a presque deux mille ans.
Puis, j'ai entendu un coup de sifflet en provenance de l'arène. Oups.
Un rapide coup d'oeil m'a permis de voir qu'une dame assez corpulente se tenait au bout de ce sifflet et me faisait signe de ne pas bouger. Elle a bien dû mettre trois minutes pour me rejoindre - me laissant amplement le temps de déguerpir si j'avais voulu. Elle m'a alors indiqué que je ne devais pas me trouver là, que c'était un secteur fermé aux visiteurs. Dans mon (hum) espagnol de base de touriste étranger, je me suis excusé, pointant les indications floues. Puis, à mon grand étonnement, au lieu de me demander de m'en retourner d'où je venais, elle m'a ouvert la grille de l'amphithéâtre romain et m'a dit de le traverser pour revenir vers le site principal. Traverse et ne touche à rien. Ok. Hum. Je peux prendre quelques photos? Oui, tant que tu ne touches à rien. Ok. :-)
Trois minutes plus tard, la corpulente dame et son sifflet étaient repartis vers l'entrée de l'édifice, me laissant tout seul dans l'amphithéâtre.
Voici donc le résultat de mon exploration en solitaire (et oserais-je dire exclusive?) de l'amphithéâtre romain d'Italica.
L'amphithéâtre d'Italica était l'un des plus vaste de l'empire romain. Il pouvait accueillir jusqu'à 25000 spectateurs. La structure est assez standard pour ce type d'édifice; un ovale à quelques niveaux, avec des galeries annulaires (photo ci-haut) et quelques chambres donnant accès à l'arène.
Dans une des chambres de l'amphithéâtre, il y a une plaque gravée avec le "contrat" des gladiateurs qui y combattaient. C'est une plaque d'une dimension étonnante, et fort bien conservée. On y parle à un moment de quelques dizaines de milliers de sesterces. (Mon latin n'est pas fort, désolé, j'ai pas pu comprendre beaucoup plus, et heureusement que je lis les chiffres romains et que j'ai lu Astérix). Sur cet extrait en gros plan (photo), on peut clairement lire le mot "Gladiator".
Des galeries, on peut voir l'arène principale, au centre de l'amphithéâtre, avec sa fosse centrale destinée à abriter les animaux pour les jeux, et par laquelle on accède par un souterrain.
Voilà l'Esprit Vagabond, dans l'arène de son troisième amphithéâtre romain, après ceux de Rome et de Arles.
En sortant de l'amphithéâtre - par l'accès ouvert que m'a montré la dame au sifflet - j'ai pu emprunter un sentier, clairement ouvert aux visiteurs, celui-là, par lequel on accède à un point de vue (hum) enfin officiel sur l'amphithéâtre romain d'Italica.
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