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Article : Actor's Studio

Publié le 13 décembre 2007 par Julien Peltier

Quelques années plus tard. Léa, jeune lycéenne, vit en collocation avec une de ses camarades de classe. En ce moment, elle ne se sent pas très bien, car c'est l'anniversaire du jour où ses parents ont été assassinés...
Colin Harper a rendez vous avec son employeur, un homme d'affaire véreux pour qui il tourne des snuff movies*. Colin a envie d'arrêter, mais son patron le convaint de jouer le jeu une dernière fois...
L'officier Peterson travaille dans la police. Il n'est pas très heureux, ni dans sa vie ni dans son boulot. Mais une chose l'obsède : coincer Colin, dont il sait qu'il est coupable dans une affaire de meurtre sur laquelle il a enquête il y a quelque années.
Tous reçoivent un paquet le même jour, un paquet qui contient une rose, rouge comme le sang...
Le scénario de Actor's Studio est celui d'un film noir, où l'on voit les auteurs tisser doucement leur toile autour des trois personnages liés par un meurtre ancien et sordide. On se rend compte peu à peu que les choses ne sont pas aussi simples qu'elle le paraissent, et on devine dans l'ombre quelque chose d'un peu plus gros, d'un peu plus sombre... Jussqu'à ce que l'on s'aperçoive que l'on est pris dans la toile, à notre tour.
Actor's Studio montre donc un certain intérêt ne serait-ce que par les mystères et les énigmes qui peuplent ces pages, l'intêret certains qu'il arrive à éveiller chez son lecteur et son ambiance travaillée. Mais ce titre atypique ne s'arrête pas là, puisqu'il propose en toile de fond une vraie réflexion sur l'existence des snuff movies et plus largement sur le rapport de plus en plus ambigu de la société avec la violence mise en image, la banalisation de la mort et du sang. L'univers d'Actor's Studio lui même est très proche du notre, à cette différence près que le genre de film un peu particulier au centre du drame est ici pratiquement toléré légalement...
Coté graphisme, le coté crayonné, un peu brouillon des personnages est un excellent écho à l'ambiance de la bd, la grande part de mystère et d'incertitude dans laquelle baigne chacun des protagonistes de l'histoire. L'utilisation abondante des trames, qui aurait pu alourdir l'ensemble et rendre le titre pénible à lire est finalement la retranscription idéale de l'atmosphère sombre et noire de l'univers d' Actor's Studio. L'influence des mangas se fait sentir à travers les traits stylisés des protagonistes, mais on est loin des lolitas aux grand yeux et des cheveux en batailles un peu clichés que ce terme évoque habituellement, et les décors sont extrêmement travaillés. Les influences que citent Camilo, le dessinateur, nous donne un bon aperçu de ce qui nous attend : Akira, Domû, ou encore les oeuvres de Moebius pour le coté occidental....
L'auteur quand à lui n'en est pas à son premier scénario, loin s'en faut et ses expériences aussi nombreuses que variées dans le petit monde de la bd et des jeux de rôle sont extrèmement profitables à cette nouvelle oeuvre.
Actor's Studio se révèle donc être un seinen plutôt prometteur que Actor's Studio, qui a droit qui plus est à une édition de très bonne facture avec en bonus quelques storyboards et croquis ainsi qu'une présentation du dessinateur et du scénariste, un dossier très intéressant sur les snuff movies et l'approche que les auteurs ont cherché à en donner à travers leur oeuvre.
Actor's Studio
Scénario : Julien Blondel
Dessin : Camilo Collao
Edtion : Les humanoides associés, collection Shogun Seinen
Neko
*Snuff movie : film montrant des scènes de tortures, viols, meurtres et autres joyeusetés avec cette intéressante particularité que les acteurs (volontaires ou non) sont véritablement torturés/violés/tués etc.
Il y a quelque oeuvres très intéressantes qui traitent du sujet, comme par exemple l'excellent The Brave, avec Johnny Depp à la réalisation...
Comme dans tout bon polar, tout commence une certaine nuit, une nuit de meurtre. Une petite fille voit ses parents se faire assassiner sous ses yeux, par un étrange tueur, dont tous les crimes sont filmés par équipe de tournage. Avant de partir, le meurtrier lui offre un bien étrange présent : une rose rouge...

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