Après une courte interview de Foals, une heure avant leur concert, je me replonge dans la foule, longe le show des Black Keys. Sur la scène du chapiteau, le groupe travaille une version moderne du blues, électrifiée comme pour les Dead Weather, mais à la morgue du groupe de Jack White, les Américains préfèrent injecter une bonne dose de pop. La formule est rejouissante.
Plus réjouissant encore, je me retrouve quelques minutes plus tard sur la scène Loggia pour la fin du concert de Bomba Estereo. Le groupe colombien mené par la pétillante Liliana Saumet mêle chant hip-hop déversé à toute berzingue, rythmiques tribales et instrumentation rock. En moins de deux secondes, je me retrouve à danser dans une ambiance bonne enfant. La chanteuse, elle, sautille, repart de plus belle, galvanise la foule. Puis invite une dizaine de spectateurs à monter sur scène avec elle. Le service de sécurité est vite débordé, alors qu’à côté de moi, un converti se lance dans une danse aussi loufoque que jouissive. Il faut quelques minutes pour faire un peu le ménage sur la scène, le spectacle continue. Avec une joie communicative. La belle surprise de cette première journée.
A quelques mètres de là, Chromeo finit son set électro pop avec efficacité et obtient un rappel. Ca danse doucement sur la plage, moi je file voir les Kasabian. La prestation du groupe britannique montre autant le chemin parcouru par le groupe que celui qu’il reste à faire. Si les chansons sont presque taillées pour les grandes scènes, le groupe manque un poil de mouvement, de charisme pour totalement emporter le morceau. Trompettes, légers bidoullages électroniques, guitares enlevées, l’ensemble est
Un talent afoal(s)ant
Du charisme, ce n’est pas ce qui manque aux Britanniques de Foals qui ont livré un des sets les plus accomplis de cette première journée. Grain de folie, groove pour faire danser les foules, richesse et inventivité des mélodies… Le groupe d’Oxford a déjà tout d’un grand se permettant d’attaquer son hymne bondissant « Cassius » en début de concert. Les morceaux des deux albums s’enchaînent avec passion et le chanteur Yannis Philippakis finit par se jeter dans la foule. Je sautille comme un fou. Pris par l’entrain du groupe.
Du coup, Charlotte Gainsbourg sous le chapiteau, c’est raté pour moi. A peine le temps d’entendre les dernières notes de « Couleur Café ». Je file donc sur la grande scène pour le show Jay-Z. Un compte à rebours prépare les spectateurs à l’arrivée du rappeur. Pour bande son, le « Smell Like Teen Spirit » de Nirvana. Le mec a le sens du spectacle et le prouve très vite à l’aide d’écrans géants époustouflants et d’un flow sachant manier tous les débits avec aise. Jay-Z offre ainsi un grand show populaire où guitares, claviers et cuivres s’entrechoquent avec ses mots. Ils samplent U2, les Doors, les White Stripes. Un pied dans le rap, un autre ailleurs. Et « Run This Town », « 99 Problems », « Empire State of Mind »… Les tubes ne manquent pas et la foule bounce. En un mot : Respect.
Avant même le rappel, je file voir les Hot Chip sous le chapiteau. Le groupe d’électro-pop a bien remanié ses morceaux pour la scène accentuant notamment toutes les percussions. Un travail qui fait mouche sur certains morceaux, mais en rend d’autres presque méconnaissables. Pas de quoi doucher mon enthousiasme. « Over and Over », « One Life Stand », « I Feel Better …. Difficile quand même de résister à l’attrait de la danse. Fatigué mais ready for the floor.
Sauf pour la déception Missy Elliott. Programmée en toute fin de soirée, la rappeuse et ses acolytes passent plus de temps à essayer de galvaniser la foule qu’à assurer le show. Vite, on jette l’éponge. En attendant la suite.
KidB