130 km de Paris et 35° de température extérieure, il en fallait plus pour nous décourager d'aller faire un tour dans l'Aisne, et plus précisément à Laon, où Claude avait des souvenirs de jeunesse - un cousinage dans le sucre !
Et la balade en vaut la peine, tant le site même de Laon est extraordinaire : une butte calcaire haute de cent mètres, supportant une cité médiévale superbe, et une urbanisation du plus pur XVIIIème siècle, une ville qui vit naître les frères Le Nain, et aussi le peintre Berthélémy, moins connu, mais qui oeuvra à Sèvres à l'époque de de Louis XV...
Laon fut capitale de notre pays à l'époque carolingienne : Charles le Chauve, Charles le Simple, Louis IV d'Outremer, Lothaire, Louis V y résident.
Saint Rémi, né à Laon, y fonde le premier êvéché au Vème siècle. Au 12è siècle, Gauthier de Mortagne fait édifier la splendide cathédrale Notre Dame : une merveille de pierre, d'élégance et de clarté, due à Villard de Homécourt. En fait, une des plus belle qu'il m'ait été donné de visiter...avec Amiens !
Notre Dame de Laon fut achevée en 1230, c'est donc une des plus anciennes cathédrales gothiques en France. Il lui reste cinq de ses sept tours, ajourées avec grâce. Deux en façade (56m), deux sur les croisillons (60 et 75m), une à la croisée du transept, massive et élancée à la fois. Sa nef (110m de long), d'une blancheur remarquable, saisit par sa régularité et son harmonie. Quatre étages d'ogives, tribunes, fenêtres hautes, triforium...Le choeur est immense, il se termine à la manière des église cisterciennes, par un chevet plat. les rosaces sont magnifiques, en particulier celle des Arts libéraux au nord. Une très belle icône, ramenée de Bari au 12° siècle, est honorée : celle de la Sainte face.
En sortant par le portail sud, une petite venelle conduit à la délicieuse chapelle des templiers. Un bâtiment octogonal, caractéristique des commanderies. Il est enclos dans le musée local où l'on peut voir de nombreux vestiges de la présence gallo-romaine et mérovingienne découverts alentour : bijoux, fibules, boucles de ceinturon....
A voir aussi le gisant-transi (un cadavre très sec sur son squelette) du médecin appelé à soigner Charles VI lors de ses crises de folie, Guillaume de Harcigny. On dit qu'il est un précurseur de la psychanalyse...
Voici quelques images de cette délicieuse visite (diaporama en haut à droite)