Manfred Mann's Earth Band #7 :
Manfred Mann : chant, claviers
Steve Waller : chant, guitare
John Lingwood : batterie
Shona Laing : chant
Matt Irving : basse
Chris Thompson : chant
Pendant l'été 1982, avec Chris Thompson de retour dans le groupe, Manfred et son Earth Band enregistrent le nouvel album centré sur l'Afrique du Sud et les problèmes liés à l'apartheid.
Officiellement, Matt Irving est parti en Afrique du Sud, enregistrer des chants et des sons locaux.
Du moins c’est ce qui est annoncé sur l’album pour éviter des problèmes avec les autorités.
En réalité tout le groupe a fait le déplacement en secret en Afrique du Sud afin d’y enregistrer l’album, profitant pour y enregistrer les chants de révolte des zulus.
L'un des thèmes chantés : "amandla awethu" veux dire "le pouvoir est à nous" quand au chant "no Kwazulu, no Bophuthatswana, no Transkei, no Lebowa" ils font références aux camps où les familles des travailleurs noirs étaient internés.
L'album "Somewhere in Afrika" produit par Manfred, sort d'abord en octobre 1982 en Allemagne, qui reste le marché no.1 de Manfred Mann et qui lui fera un triomphe, avant de sortir en février 1983 dans toute l'Europe (#87 UK).
Tribal statistics (Qunta)
Eyes of Nostradamus (Stewart)
Third world service (Moore)
Demolition man (Sting)
Brothers & sisters of Azania (Mann)
Africa suite :
Brothers & sisters of Africa (Mann)
To Bantustan? (Mann)
Koze Kobenini ? (Mann-Irving)
Lalela (Mann-Lingwood)
Redemption song (Marley)
Somewhere in Africa (trad.)
Musiciens additionnels :
Robbie Mcintosh : guitare
Trevor Rabin : guitare (Redemption song)
Geoff Whitehorn : guitare
Mick Rogers : guitare
Sur cet excellent album, on retrouve de nouvelles versions de "Eyes of Nostradamus" d'Al Stewart et du "Redemption song" de Bob Marley, versions différentes des singles précédents.
On trouve également "Tribal statistics" du Sud-Africain Andy Qunta qui sort en single, ainsi que le "Demolition man" de Sting qui en 1983 est le premier clip vidéo de l'Earth Band.
Mais le morceau le plus marquant reste "Africa Suite", véritable manifeste anti-apartheid.
L'album n'obtient qu'un succès d'estime en Europe, l'occident ne s'étant pas encore offusqué de la situation insoutenable des noirs Sud-Africains à l'exception de gens comme Peter Gabriel qui déjà en 1980 chantait "Biko".
Il faudra attendre 1986 et Paul Simon qui avec son album "Graceland" ouvre les yeux et les oreilles du monde occidental et déclenche la révolution de la world music qui va régner sur la fin des années 80, et révélera entre autres le sud africain Johnny Clegg .
Il est juste dommage que Manfred, en avance sur son temps de quelques années, n'ait pas profité de cette vague énorme.
Une fois l'album terminé, Shona Laing quitte le groupe et les 5 musiciens partent pour la tournée "Somewhere in Europe" qui donnera un album live .
© Pascal Schlaefli