Je ne crois pas en la pertinence des diades! Il me semble qu'elles ne sont jamais productives pour la pensée théorique, ou, du moins, pour la créativité qui en est à l'origine. En plus, la diade ne permet pas de s'affranchir de la couche morale qui empêche de réfléchir (bien/mal, beau/laid...etc.). Mais si on entrevoit ces diades comme des polarités dans lesquelles deux forces sont interdépendantes, elles implosent, tout simplement.
Parmi les diades que j'ai dû déconstruire dans mes réflexions sur les arts sur le Net, il y a celle du virtuel vs réel ou encore celle de la fiction vs réalité. Je n'ai certainement pas réglé la question pour tout le monde, mais disons que l'approche phéno-sémiotique permet aisément de passer outre ces diades. À partir du moment où l'on convient que l'être (l'essence) n'existe pas ou encore qu'il n'existe que dans notre perception, ces questions sont assez aisément outrepassées.
Mais maintenant que je me lance dans les Picture Theories, je suis bien embêtée par la scission entre le texte et l'image. Texte et image sont parfois conçus comme deux choses distinctes, mais aussi parfois comme les deux forces d'une polarité, c'est-à-dire, pas d'images sans mots, pas de mots sans images. Alors, ça implose? Contrairement aux autres diades, je ne peux passer outre cette question car la nature de cette diade est un peu différente des précédentes, elle ne pose pas la question ontologique de la même manière. Et j'en ai marre de cette diade en plus!
Il y a toujours la possibilité de créer une triade, par exemple, en y ajoutant le son. Les triades donnent une forte sensation de complétude, mais théoriquement, elles ne suffisent pas, elles ne font qu'amoindrir la problématique...
Je le sais, je fonctionne toujours avec des triades :
-trois dieux (Dyonisos, Athéna, Demeter)
-deux meilleurs amies d'enfance (ensemble, nous formons un super trio)
-trois instruments à cordes (un banjo, une guitare, un ukulélé)
-trois robes pareilles, mais de couleurs différentes (Je ne pouvais pas faire autrement)
-trois blogues (théorique, ésotérique, anecdotique)
-fin de semaine de trois jours (c'est nouveau...)
-trois avatars (incluant celle qui porte mon nom)
...etc.
Je sais bien que j'y trouve là quelque chose comme une oscillation qui, étrangement, m'offre un équilibre beaucoup plus productif qu'une polarité qui me fait inévitablement imploser. Mais cet équilibre est précaire et, bien qu'il m'ouvre des perspectives, il me limite en même temps. La pensée théorique, en tous les cas, la mienne, résiste à ce genre d'équilibre : elle cherche l'infinité des possibilités et des réversibilités. Car si on ajoute le son, on peut ajouter le mouvement, l'aspect tactile...etc. Il faut toujours entrevoir la question comme si l'on ne pouvait, en aucune manière, comptabiliser l'ensemble des possibilités...Non?
Help!!!!! ;)