Les grands spectacles

C’est ainsi, les chaleurs de juillet, qu’elles soient caniculaires ou dans la normalité, nous apportent outre parfois les orages, le grand spectacle routier et vélocipédique, parfois pharmaceutique : « la petite reine », la grande boucle, le Tour de France … A l’heure d’une Europe des marchands, il démarre maintenant presque naturellement hors des frontières Nationales et cette année à Rotterdam. La ville est en folie, non pas à cause de la grande boucle, mais de la victoire des Pays Bas sur le Brésil en Afrique du Sud : les habituels champions du monde ont été éliminés par les bataves.

Le spectacle de ces quart de finale de la coupe du monde de football ne fut pas sans relief, sans retournements et suspens.
Le Brésil domine le sujet, mène à la marque et semble devoir facilement accéder au tour suivant, quand une erreur grossière du gardien remet les compteurs à égalité. Le petit tour aux vestiaires ne réparent pas la blessure et ce sont deux autres équipes qui rentrent sur le terrain pour la deuxième partie du match : les bataves libérés, entreprenent tout avec talent, impétuosité, esprit d’équipe et la formation du Brésilienne se montre tout à coup apeurée, frileuse et sans véritable cohésion. Le reste va de soi, une deuxième but encaissé par un gardien brésilien relevant d’un soutien d’une cellule psychologique et les bleus et or retrouvent l’avion du retour.
Le match du soir entre le Ghana, dernière équipe africaine en lice, et l’Uruguay nous réserva des émotions rares. Le Ghana mène logiquement, une égalisation heureuse et une fin digne des plus grand thriller avec un penalty raté par les Ghanéens une minute avant la fin du temps règlementaire et, au bout, la défaite dans les tirs au but en dépit de la prière collective en rond et du soutien d’un stade entier : tension palpable, émotion garantie.
Le football peut offrir des grands moments quand il ne se résume pas à des mascarades de bus, des revendications de divas et des jalousies de 4×4 …
La journée d’hier en est la preuve. Dommage que la France ne figure plus dans cette brochette de pays possédant encore un peu la fierté du maillot National.
Pour ce qui concerne la grande boucle, les citoyens du monde sont heureux, la Nation s’efface derrière les « marques » bariolées du sponsoring : team saxo bank, Omega pharma Loto, Katusha team, Cofidis, Astana … j’en passe. Heureusement les nationalistes se rabattront sur le Française des jeux et la Caisse d’épargne …
Il y aura comme à l’accoutumée la recherche du cacheton, la suspicion de la pharmacopée sans laquelle le Tour n’est plus le Tour et puis, nouveauté, le pistage des petits moteurs électriques cachés dans les fourches ou guidons.
Ces discussions réitérées font partie maintenant du spectacle et seraient regrettées si par hasard elles venaient à manquer.
En dépit donc de toutes les polémiques sur le cuir ou sur les boyaux, nous sommes en présence de deux grands spectacles aux mises en scène parfaitement rodée et aux retombées immenses.
Avec en plus, pour ce qui concerne le Tour , les splendides prise de vues extra-sportives, des paysages envahis par les camping-cars, des routes rétrécis par les « aficionados chargés de bidons » : Cuir ou boyaux … Mon Dieu que La France est belle !

NB : Je recommande la relecture dans ce blog du Tour de France 2009 , commenté par nos deux compères benjamin et Makhno; outre les commentaires souvent savoureux, vous y trouverez de magnifiques images. Dommage qu’il semble difficile de renouveler cette année l’expérience … Sait-on jamais?