Mobilisation tous azimuts autour du lycée Condorcet à Montreuil. Professeurs et élus sont montés au créneau contre la décision du rectorat de supprimer deux classes de seconde (sur 7) à la rentrée, en raison de la faiblesse des effectifs. Selon l’Education nationale, la faiblesse des effectifs justifie ce choix. Mais, selon les intéressés, la logique comptable ne doit pas l’emporter.
Condorcet a la particularité d’être à la fois un lycée général et technologique et un lycée professionnel. Une double casquette qui brouille l’image de l’établissement car les lycées professionnels n’ont pas très bonne réputation chez les parents d’élèves. Or, à Condorcet, non seulement la filière techno marchebien, mais les résultats de la filière généraliste, et notamment le taux de réussite au bac, sont meilleurs que ceux de son éternel rival, le lycée Jean-Jaurès.
Malheureusement, cela ne suffit pas : le rectorat table pour la rentrée sur 144 inscriptions contre 184 actuellement, et donc la suppression de deux classes de seconde.
Les syndicats reconnaissent que la baisse d’effectif pose problème, mais proposent néanmoins d’en sauver une. « L’année dernière, nous étions dans la même situation et 40 élèves sont venus s’inscrire durant les vacances », justifie François Mailloux, représentant de SUD-Education. « Si deux classes de secondes disparaissent, c’est toute la filière techno qui est en danger car, mathématiquement, il y aura également moins d’élèves en première », détaille Patrick Bessac, conseiller régional PC.
Dominique Voynet, maire vert de Montreuil, a adressé une lettre au recteur, William Marois, dans laquelle elle lui demande de réexaminer sa position, estimant que cela « risque de contribuer à accentuer le déséquilibre qui existe déjà entre le lycée Condorcet et le lycée Jean-Jaurès ». Jean-Pierre Brard, député apparenté PC, s’est également engagé à soutenir le combat des professeurs.
Le choix du recteur est d’autant plus mal vécu par les enseignants qu’ils se sont battus pour tenter de rendre l’établissement plus attractif. « Une classe prépa aux écoles d’ingénieurs, qui sera répartie sur les deux lycées, ouvrira à la rentrée, détaille François Mailloux. Et nous organisons régulièrement des portes ouvertes et des ministages avec les collégiens de la ville afin de mieux faire connaître l’établissement. »
De son côté, l’inspection académique reconnaît que Condorcet pâtit de son image « technologie ». « Mais nous avons décidé d’ouvrir une classe de première L qui n’existait pas avant afin de faire venir le plus d’élèves possible en seconde », précise Daniel Auverlot, inspecteur d’académie. Les enseignants ont réclamé un rendez-vous avec le recteur. Ils assurent que s’ils n’obtiennent pas satisfaction ils se mettront en grève le jour de la rentrée.
sébastien thomas | 03.07.2010 Le Parisien
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