D'après le site internetFootAfrica, Iya Mohamed, président-méduse de la FECAFOOT, aurait pris langue avec l'Allemand Lothar Matthäus pour que celui-ci succède à Paul Le Guen sur le banc (sur le chevet en fait) des Lions Indomptables du Cameroun. Si cette information se confirmait, le fait serait inédit à plus d'un titre.
D'abord, les autorités du football camerounais ne nous ont pas habitués à réagir aussi promptement. Arriver à remplacer Paul Le Guen en moins de deux semaines, sans passer par un appel à candidature ubuesque et par toutes les péripéties qui l'accompagnent, voilà qui doit être salué. On sait que Matthäus faisait déjà partie des candidats malheureux à la succession d'Otto Pfister, et que la discussion a donc pu être rapide. Cela n'enlève rien au fait que cette décision est opportune car, comme je le rappelais récemment, les prochaines échéances ne sont pas si éloignées que cela. La presse camerounaise, occupée à exploiter au maximum le filon des "déclarations" post Mondial 2010, n'aura rien vu venir. Voilà qui ne surprend personne.
Ensuite, le ministère aura laissé la Fédération mener les discussions qui, après tout, relèvent de sa prérogative. Je reste méfiant, mais si la nouvelle se confirme, ce serait un autre signe que la gestion du football camerounais amorce peut-être le début d'un commencement de modernisation. Que la FECAFOOT prenne en main le management de notre football, c'est tout ce qu'on lui demande depuis toutes ces années où elle a passé son temps à faire comme les mauvais gestionnaires : déléguer les responsabilités en conservant les avantages.
Enfin, on n'a jusqu'ici entendu aucun nom "polémique" dans cette affaire. Si la signature de Matthäus est obtenue rapidement, ni Milla, ni Eto'o, ni aucun autre enfant terrible du football camerounais n'aura eu le temps d'influencer quoi que ce soit. Ceci est plus un souhait qu'une certitude, mais voilà le sens dans lequel il faut pousser désormais. En effet, les chamailleries de ces dernières semaines n'étaient que le point d'orgue d'une conjonction de conflits qui durent depuis des années, et qui constituent la maladie cachée du football camerounais.
Grâce à des médias complaisants sinon complices, on a beaucoup parlé de clans, de disputes, de déballages annoncés, etc. La nomination d'un nouvel entraîneur doit apporter comme premier effet l'arrêt de tous ces crêpages de chignons. J'ose dire que le projet sportif, sans être secondaire, viendra en deuxième position. En effet, le meilleur entraîneur du monde ne ferait rien de bon avec le groupe Cameroun tant qu'on n'aura pas mis fin à la guerre des clans et au carroussel des égos.
Il sera temps plus tard de parler de monsieur Matthäus. Attendons que la nouvelle soit confirmée.