Une visite improvisée à l'hôpital des vénérables

Publié le 02 juillet 2010 par Espritvagabond
Ce qui est bien quand on a du temps dans une ville comme Sevilla, c'est d'avoir l'opportunité d'aller au-delà des essentiels (ce que j'ai fait en 2006), et de pouvoir visiter certains lieux qui le sont plus rarement. C'est le cas de la visite d'aujourd'hui - une décision impulsive en plus - de l'Hospital de los venerables situé dans le barrio Santa Cruz et à cinq minutes à pied de chez moi. 
El Hospital de los venerables, fondé par une confrérie religieuse, était consacré aux soins des pauvres, dans un édifice érigé à la fin des années 1600. Cet édifice, aujourd'hui, est en partie un musée architectural, en partie une église et en partie un centre d'exposition artistique (El centro Velazquez).
L'affaire a l'air de rien, à part les grande bannières en façade annonçant les expositions du centre Velazquez.
Le visiteur entre donc sans se douter de la splendeur de ce qu'il verra à l'intérieur. Et preuve que cet édifice - pourtant bien en vue sur la liste des édifices à visiter du kiosque touristique de la ville - n'est pas aussi fréquenté que les essentiels: pendant l'heure et demie que j'y ai passé, je n'y ai rencontré aucun autre visiteur.
J'avais l'endroit pour moi tout seul; le rêve de tout voyageur :-)
Voici quelques photos de cette visite.

El patio sevillano, ou la cour intérieure avec une fontaine circulaire au centre. Fontaine et escaliers sont décorés d'azulejos originaux du 17e siècle.

Parlant d'azulejos, en voici un exemple - encore du travail original, restauré il y a quelques années - que l'on trouve dans le couloir du plancher principal du cloitre. L'espèce d'amphore est aussi un original du 17e siècle.

Malgré toute la beauté et la tranquillité du patio central, c'est l'entrée dans l'église - consacrée à St-Ferdinand et St-Pierre - qui couple le souffle par sa splendeur. L'église est relativement petite - une seule nef, aucune chapelle attenante, mais les décorations, en détrempe, sont réalisées avec une très forte maîtrise des perspectives et élargissent l'espace avec un habile mélange de trompe l'oeil, de faux-relief et de scènes captivantes. Une petite merveille.

Voici une partie du plafond, du dôme vers l'entrée principale. Je disais en parlant de certaines décorations de la cathédrale que tout le monde n'était pas Michelangelo ou Raphael, mais dans le cas de l'église de Los Venerables, on peut dire que les deux artistes qui ont élaboré, supervisé et réalisé ces superbes oeuvres ont réussi à émouvoir ce visiteur-ci. (Les fresques sont de Valdés Leal et son fils, Lucas Valdés).

Vue de l'intérieur de la coupole.

Détail du plafond.

Ah. Je le mentionnais dans un billet antérieur, les églises regorgent de détails... particuliers. Ici, il y a des sortes de reliquaires, contenant évidemment des restes (quelques crânes et autres os) de religieux célèbre, j'imagine. Malgré un audio-guide (gratuit et y allant fort dans les détails), je n'ai pas réussi à savoir c'était les restes de qui... ou de quis - au pluriel - puisque j'ai pu voir au moins 5 reliquaires différents.

De retour près de l'entrée de l'hôpital, entouré d'azulejos et vraiment content de cette visite improvisée.
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Note: Le centre culturel Velazquez proposait (inclus dans le 4,75 euros de mon billet de visite de l'hôpital) une exposition de quelques toiles, dont deux oeuvres du maître (dont je me souviendrai toujours avec joie d'avoir vu Las Meninas en 2006) , desquelles je retiens surtout sa jolie et intrigante Santa Rufina.
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