Lorsque Bernard Werber auteur à succès de nombreux ouvrages nous propose un livre concept, j’ai envie d’être pris par la main, emporté et surtout j’ai envie qu’on me surprenne, qu’on me laisse coi, que je sois comme assommé, bref je veux en prendre plein les yeux.
Bon alors si je commence comme ça on aura compris qu’on n’est pas vraiment arrivé à ce résultat là n’est ce pas?
Alors oui l’idée est amusante. Proposer un livre concept/expérience qui se lit d’une traite sur environ 1h30 à 2h00, qui se propose de faire ce que vous faites habituellement sans qu’on vous le demande à savoir vous guider dans votre imaginaire et dans votre esprit.
En fait l’idée est la suivante, prenons le livre comme objet, mettons qu’il a une sorte d’âme et qu’il va vous proposer de faire un voyage, c’est d’ailleurs le titre du livre n’est ce pas.
Le voyage sera un voyage intérieur, mais attention l’idée est que vous jouiez le jeu jusqu’au bout, que vous suiviez le cheminement qu’il va vous proposer et ce sans jamais rechigné à faire ce qu’il vous proposera de faire.
En fait il va simplement vous faire prendre conscience de votre part d’imaginaire, de votre capacité à créer, ressentir, percevoir, concevoir en dehors même des sens et des habituelles perceptions humaines.
Bon alors le concept est amusant, l’idée est traitée de manière très convenable, le livre devenant un peu, petit à petit la petite voix qui nous accompagne dans le voyage, qu’on entend dans son esprit sans réellement l’entendre.
Oui mais… Bin oui on sent bien que je ne suis que moyennement emballé par tout ça… Oui mais voilà, à trop vouloir guider le lecteur, à vouloir proposer un voyage qui soit riche et palpitant, et bien on en vient presque à faire l’effet inverse.
Comment ça allez vous dire? Et bien pour le lecteur qui n’arrive pas à créer dans son esprit les images de ce qu’il lit, et il y en a beaucoup, pour ceux qui n’ont pas cette capacité de ressentir, de faire abstraction et bien ce livre est un guide et je dirais même un bon guide vers ces émotions là.
Même si le résultat n’est pas forcément acquis pour autant, le cheminement, la technique et tout le nécessaire pour tenter d’y arriver est bien là présent entre les pages de ce petit ouvrage.
Mais c’est pour les autres que le bât blesse en fait. En effet si tant est que vous ayez cette capacité naturelle d’évasion, de création, d’imagination et bien ce livre vous paraitra presque trop restrictif, trop directif, alors qu’on voudrait pouvoir aller dans telle direction, il nous prend par la main et nous force à suivre un autre chemin.
Bien entendu c’est le principe même du livre et je ne peux pas imaginer qu’il en soit autrement ou que le livre puisse avoir plusieurs niveaux de lecture. Mais il est vrai qu’une certaine frustration se fait jour assez rapidement.
D’autant plus qu’on a presque l’impression assez vite de savoir où on va, de comprendre le concept et d’avoir l’impression que même le plaisir de la découverte, de la surprise se délite petit à petit pour ne plus laisser que le long et lent voyage entre les pages.
Pour autant il se crée une sorte de lien entre le livre et le lecteur. Qu’on se sente brimer n’empêche une sorte d’intimité, et c’est amusant de voir comment Werber a réellement insufflé une sorte d’âme à son ouvrage.
Un petit livre que je pourrais offrir à quelqu’un qui n’aime pas lire ou qui ne prend pas plaisir à lire parce qu’il a du mal à lâcher prise et à se laisser emporter dans les mots. Mais un livre que je n’offrirais pas à un lecteur régulier qui sait se laisser emporter sur les flots littéraire sans difficulté.
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