Lance Armstrong, bien sûr, mais je n’y crois pas. L’américain va bientôt fêter son 39ème anniversaire. On ne peut dire que depuis le début de saison, il a pesé sur le poids des courses auxquelles il a participé malgré ses bonnes prestations au Tour du Luxembourg et au Tour de Suisse. Armstrong a suivi une préparation inédite excluant, ce qui n’est pas dans ses habitudes, tout stage en altitude. Certes, il a reconnu les cols du Tour et en particulier le Tourmalet, mais cela à mon avis ne sera pas suffisant. De plus, les épreuves contre la montre ont été réduites (il n’y en a plus par équipes) et bien qu’il n’ait plus dans ce domaine le rendement d’antan, c’est un handicap pour lui. Cependant, sa science de la course et son sens tactique devraient lui permettre de jouer les premiers rôles au cours de la première semaine. Ensuite, la haute montagne décidera.
Récemment, Armstrong a confirmé, ce qui était un secret de polichinelle, qu’il disputait cette année son dernier Tour. On veut bien le croire. Ses affaires, et surtout sa Fondation, lui prennent beaucoup de temps. Il va être père pour la quatrième fois. Il est connu et reconnu par les grands de ce monde. Il est peut-être temps pour lui de passer la main.
J’émets cependant une hypothèse à son sujet. Pour « repartir » en beauté du cyclisme, il peut, car il en a les moyens, favoriser la victoire de l’un des siens. Il dispose d’une équipe redoutablement solide apte à déjouer les tactiques les plus élaborées. Alors pourquoi pas un RadioShack sur la plus haute marche du podium à Paris ? Ce serait une fin de carrière qui ferait pleurer d’émotion l’Amérique du cyclisme et serait sans doute bien vue par ses sponsors. Ce n’est qu’une hypothèse, mais elle mérite une attention particulière.
Alberto Contador. A 25 ans, il possède un remarquable palmarès. C’est le seul participant au Tour 2010 ayant déjà remporté au moins une fois les trois grands Tours nationaux. Dommage que comme son aîné Indurain, il délaisse les classiques.
Contador semble avoir cette année l’esprit libre. Il a enfin à sa disposition une équipe entière à sa dévotion. Il a spécialement étudié les étapes difficiles de la première semaine. Il y a effectué de nombreuses reconnaissances en requérant les conseils de coureurs belges - connus ou inconnus - mais tous imbattables sur la course dans le vent ou sur les pavés. De ce côté-là, il a vraiment mis tous les atouts de son côté. Vinokourov a promis d’être un parfait poisson-pilote. C’est un autre atout pour Contador.
Les frères Schleck. Il ne faut pas les dissocier. Ils courent l’un pour l’autre. L’an prochain, ils seront à la tête d’une équipe luxembourgeoise. Leur directeur sportif actuel Bjarn Rijs a martelé à Rotterdam que cette situation n’aurait aucune influence sur le déroulement de ses actuels coureurs. Les frères Schleck sont à Rotterdam pour tenter de gagner le Tour. Rien ne viendra donc les troubler.
Cadel Evans. Peut-il encore être le vainqueur ? Il a 33 ans et a terminé dans le passé à deux reprises à la deuxième place. Il vient de quitter un Giro, fatigué, mais assure qu’il a retrouvé l’intégralité de ses forces. Son équipe est meilleure que celle du Giro. C’est la raison pour laquelle il faut cette année encore (ce sera peut-être la dernière ) le coucher sur la liste des favoris.
Yvan Basso. Celui qui fut le dauphin d’Armstrong il y a cinq ans revient sur le Tour après avoir purgé ses mois de suspension pour dopage. Il vient de gagner le Giro. Il se dit confiant et rêve du doublé Giro-Tour. Sans vouloir passer pour Cassandre, je me demande si son jeune équipier Kreuziger n’est pas capable de lui ravir la vedette.
Bradley Wiggins? C'est la grande interrogation. ‘4ème l’an dernier à la surprise générale, il fait maintenant partie de cette équipe anglaise, Sky, qui se donne cinq ans pour gagner le Tour de France. Que voilà un projet ambitieux ! Le "Hic" est qu’à part la victoire dans le prologue du Giro, on ne peut affirmer que Wiggins a fait des progrès. Les Pyrénées nous donneront un verdict à son sujet. Attendons donc un peu, mais ne l’écartons pas de la liste des favoris.
Denis Menchov. Il a préparé le Tour comme jamais auparavant. Il a peu de résultats à son actif cette année sauf une deuxième place en Romandie. Etait-ce la bonne méthode ? Certains coureurs actuels nous laissent pantois quant il s’agit de leur approche du Tour. Ont-ils raison ? Réponse comme pour tous les autres à la fin du Tour.
Jean-Paul