Dans la série des 40 ans toujours puceau, I love you man, Role Models, En cloque mode d’emploi ou Pineapple Express ou tout autre production qui ressemble à du Judd Apatow, découvrez (pour les plus chanceux) : Hot Tub Time Machine. Ce « jacuzzi à remonter le temps » vous propulsera non seulement dans les années 80, mais surtout dans un franc moment de débilités et de réflexions masculines toutes aussi profondes.
Le pitch : 3 potes devenus bien adultes (John Cusack, énorme dans un rôle de John Cusack un peu moins coincé que d’habitude, Craig Robinson et Rob Corddry, génial en suicidaire complètement taré), frisant la quarantaine, se retrouvent avec (Clark Duke, vu dans Sex Drive) le neveu du personnage joué par John Cusack, pour un week-end nostalgique dans un chalet où les 3 premiers ont fait leurs premières expériences (forcément caustiques, narcotiques et lubriques) il y a cela 25 ans. Afin de se sortir du train-train quotidien (d’une vie ratée) et de remonter le moral à un de leurs compères, « Lou », complètement alcoolique et dépressif, ils retournent dans une station de ski, théâtre nostalgique de leur jeunesse. Bien sûr, une soirée bien arrosée au delà des capacités de chacun se soldera par une « Red Bull » russe renversée sur le moteur du jacuzzi ce qui les fera remonter dans les années 80 et retrouver leur apparence d’alors (normal non ?).
Alors, il faut aimer les comédies américaines, les films un peu blockbuster mais sans autre prétention de faire passer un bon moment. Bon, si vous avez un problème avec l’usage de produits plus que stupéfiants, le phrasé plutôt vulgaire, le côté « américain moyen qui a une grande maison, une cuisine digne d’un bon restaurant et une télévision écran de cinéma, mais qui trouve quand même l’occasion de se plaindre car il a raté sa vie », ou même, un problème juste avec les années 80, bah il vaut mieux éviter ce film. La force de ce film réside dans la joie intense qu’il produit chez le spectateur, la simplicité des personnages et la stupidité invraisemblable des situations que doivent retraverser les 4 larrons (bah oui, pour respecter la cohérence spatio-temporelle il faut que les personnages revivent toutes leurs situations les plus jouissives et les autres, moins marrantes).
Parce que ce film fait juste du bien, et cela fait du bien de voir des films comme celui-là, même s’il est plutôt absurde par bien des aspects (même une brigade de vikings ne pourraient se relever d’une telle biture après la soirée épique à laquelle s’adonne la petite équipe au début du film, une fois arrivée au chalet nostalgique, et qui voit défiler une telle quantité de produits à consommer avec plus ou moins de modération à côtés desquels, les stocks de mon monoprix paraissent bien petits). Parce que ce film se rapproche des « bromance », ces films où les mecs passent du bon temps ensemble, se posent des questions sur la vie, sur leurs choix de carrières et de partenaires, réinventent le monde et sont simplement humains, sensibles et non décérébrés et sans réelle profondeur (du Sex and the City pour mec en somme).
Parce ce que ce film n’est pas sorti en France car dans la flopée des comédies sur-vitaminées produites outre-atlantique chaque année, seules quelques unes viennent s’échouer (et souvent échouer) dans nos salles. Et c’est bien dommage car nos chères comédies françaises pourraient peut-être s’inspirer d’un peu de légèreté à piocher dans les films des ricains (à l’humour pas toujours si lourdaud, parfois plutôt inspiré même !!). Alors, n’hésitez plus, plongez dans ce jacuzzi pour remonter le temps et peut-être retrouver une partie de vous même, qui sera bien enfouie derrière les vestes en jeans, les survêtements de sports fluos et autres artefacts des années 80, oubliés (pour certaines raisons sûrement valables).