Dans le cadre de la « Press Week » organisée par Reload et dont CB News était partenaire, Denis Olivennes qui était l’un des intervenants est revenu sur la candidature Perdriel (Nouvel Obs)/ Orange / Prisa (POP) pour racheter le Monde. C’était le lendemain du résultat du vote au conseil de surveillance du Monde qui actait la victoire sans appel du trio concurrent formé de Matthieu Pigasse/Pierre Bergé et Xaviel Niel (BNP). « Je suis complètement moulu », a commencé par lancer Olivennes visiblement lessivé par les semaines de bataille pour reprendre Le Monde. Pour lui, le trio « POP » a fait une « mauvaise campagne électorale car nous avons compris trop tard qu’il s’agissait d’une réelle élection ». Par ailleurs, il a insisté sur le fait, qu’à ses yeux, deux logiques s’opposaient. Celle, « industrielle » qu’il défendait avec Claude Perdriel et qui « visait à permettre au Monde de se développer tout en apurant ses déficits », l’autre de « BNP » qui s’apparente à « du mécénat ».
Par ailleurs, Denis Olivennes est revenu sur l’ « ombre de Sarkozy qui était censée planer au dessus de notre offre ». « C’est faire bien peu de cas de mon engagement à gauche ainsi que de celui de Claude Perdriel qui a toujours défendu l’indépendance de la presse ». Déçu donc Denis Olivennes mais qui confirme à demi-mot que le Nouvel Observateur pourrait s’intéresser aux dossiers Libération et le Parisien, car dit-il le « groupe veut participer à la consolidation qui va être à l’œuvre dans la presse ».
Dans son éditorial du Nouvel Observateur paru le 1er juillet, soit deux jours après la conférence de la « Press Week », sa plume est beaucoup plus amère. Intitulé « Les rumeurs du Monde », il raille la « rédaction du Monde qui voyait partout le fantôme de Sarkozy » ou « l’ombre d’Alain Minc » qui conseillait Prisa.
Il termine en mettant en question les promesses (gouvernance partagée, effectifs constants, indépendance éditoriale) de ses challengers. Et conclut par la formule latine « Sic Transit Gloria Mundi (ainsi passe la gloire de ce monde) ». Des mots amers qui tranchent avec le geste de Claude Perdriel qui en tant que membre du Conseil de Surveillance du Monde a accordé sa voix à « BNP » qui l’avait emporté devant toutes les sociétés de personnels du groupe.
DM
Cet article est paru initialement sur www.cbnewsblog.fr, le blog de la rédaction de CB News.