Après avoir souffert dans le volcan d'Ibrox, l'OL a réussi à s'imposer et a pleinement renversé la tendance (3-0). Il représentera la France en février prochain en Ligue des Champions
L'OL l'a fait ! Il est au-jourd'hui le seul représentant français en Ligue des Champions et il s'est peut-être inspiré de l'exemple de Liverpool à Marseille puisqu'il faillit ouvrir le score dès la 4e minute avec ce magnifique décalage de Juninho pour Govou qui tira sur le petit filet d'un Mc Gregor battu. Six minutes plus tard, le gardien écossais se montrait déter-minant sur un coup franc signé Juninho après une vilaine faute de Thomson sur Benzema.
L'OL menait deux occasions à zéro et c'était bien là le problème.
D'ailleurs, la possession du ballon était plutôt l'apanage des Rangers et Rémy Vercoutre se distinguait sur quelques frappes. Mais, parce que le potentiel technique des joueurs lyonnais était supérieur, la sanction tant espérée arriva à la fin du premier quart d'heure. Sur une inspiration de Ben Arfa, Benzema pro-longea côté droit avant de centrer en retrait. Mc Gregor ne put que repousser dans ses six mètres, là où surgit Sidney Govou pour marquer.
Ce but comptait presque double. En tout cas, il obligeait les Rangers à aller de l'avant et donc à se découvrir. Une menace latente plana ainsi sur la cage de Mc Gregor et les travaux d'approche de ses coéquipiers manquaient à la fois de fluidité et d'adresse.
Le dessein lyonnais avançait à grands traits, mais rien n'était fait dans une arène qui ne rêvait que d'une chose : voir l'habit du toreador changer de camp. Il se produisit alors quelque chose de phénoménal avec cette même arène soulevant littéralement ses joueurs de terre pour essayer de les propulser au paradis. Plus prosaïquement, les Lyonnais ne touchaient plus un ballon dans cette reprise de mi-temps et il fallut un sauvetage de Squillaci sur sa ligne après un centre d'un Hutton cette fois-ci déchaîné.
La pression, ce vocable que l'on utilise à longueur d'articles, revêtait toute sa signification. Cette nouvelle bataille entre Ecossais et Français avait joyeusement gagné quelques degrés et lorsqu'un coup franc de Juninho se fracassa sur la transversale d'un Mc Gregor archi-battu, on se dit que cette soirée prendrait une dimension rare. Le scénario, lui, faisait dans le classique. D'un côté, une formation écossaise jouant son va-tout comme en témoignait la rentrée de Darcheville à la place de Papac. De l'autre, un champion de France arc-bouté sur ses vingt mètres et tentant d'exploiter des miettes de contre. Au fil des minutes, l'atmosphère devint irrespirable. Tous les ballons ou presque, revenaient dans le camp lyonnais et toute la question était de savoir jusqu'à quand l'OL tiendrait.
La 78e minute fut totalement folle avec ce sauvetage de Whittaker sur une frappe de qualification de Benzema suivi sur la remontée du ballon d'un tir sur la transversale de Darcheville! Mais, parce qu'il est un joueur rare, Karim Benzema prit une formidable revanche avec un doublé final. L'OL réalisait un exploit majuscule en se qualifiant pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Qui l'aurait cru il y a quelques semaines ?
Antoine Osanna
A Glasgow, OL
bat Rangers 3-0
(mi-temps 1-0).
Arbitre : M. Michel (Slovaquie).
50 260 spectateurs.
Buts : Govou (16e), Benzema (84e et 87e).
Avertissements :
aux Rangers : Thomson (9e), Hutton (23e), Cuellar (56e). À l'OL : Govou (47e), Juninho (58e).
Expulsion : Darcheville (90).
GLASGOW RANGERS :
Mc Gregor. Hutton, Cuellar, Weir, Papac (Darcheville, 71e). Hemdani (Boyd, 84e). Whittaker, Ferguson, Thomson, Mc Culloch. Cousin (Nailsmith, 46e).
OL : Vercoutre. Clerc, Squillaci, Anderson, Grosso. Källström, Toulalan, Juninho (Baros, 84e). Govou (Réveillère, 76e), Benzema, Ben Arfa (Bodmer, 67e).