Football GF38 Bazdarevic pas blasé mais inquiet

Mécha Bazdarevic exprimait déjà son inquiétude le 24 juin dernier, jour du premier entraînement de la saison. Un entraîneur grenoblois coutumier des reprises difficiles et incertaines depuis qu’il est dans la capitale des Alpes mais qui ne s’estimait pas encore blasé. Même si l’optimisme n’était pas non plus de mise dans son discours…

Mécha, dans quel état d’esprit vous et votre groupe retrouvez-vous le chemin des terrains ?
« On est content de se retrouver, de retrouver les terrains. Les joueurs sont revenus reposés et bien bronzés ! Ils avaient bien besoin de ça après une saison compliquée. Après bien évidemment que nous avons des inquiétudes. Mais c’est la 4e saison que je suis ici et c’est toujours comme ça. On espère régler les choses rapidement pour prendre un bon départ. »

N’avez-vous pas l’impression que cette saison démarre encore plus difficilement ?
« C’est plus compliqué, oui. Mais si on ne sommes pas un minimum optimiste, cela ne sert à rien de commencer. Il faut surmonter ses difficultés. Il faut construire un groupe pour que l’on puisse bosser. Mais j’ai peur que cela se passe comme l’an dernier où nous étions que 14 en stage. Dans ces conditions c’est difficile de construire, de créer une dynamique. »

N’êtes vous pas un peu blasé de cette situation qui semble se répéter chaque saison ?
« Je ne suis pas du tout blasé même si c’est difficile. J’attends. Ce sont des soucis que peuvent connaître un entraîneur. Cela fait partie du métier. J’aurais aimé avoir un groupe défini pour la 4e saison que je suis ici, mais c’est comme ça… ».

N’avez-vous pas l’impression d’être le seul à la barre en ce moment ?
« Non, on ne peut pas dire ça. Les dirigeants ne sont pas toujours là mais sincèrement ils sont présents. Nettement plus que dans le passé. C’est dommage que Pierre Wantiez soit parti car c’était quelqu’un de compétent. Mais tout comme n’importe quel départ. Même l’entraîneur peut partir. Ce qui est dommage c’est que ça ne favorise pas la stabilité du club. »

Vous parlez de stabilité, mais on n’a pas non plus tellement l’impression que les choses bougent…Est-ce qu’un jour cela ne va pas vous inciter à jeter l’éponge ?
« Ca fait quatre ans que je suis ici et que j’attends la concrétisation de tellement de projets… Vous savez, moi, comme n’importe quel entraîneur, je vais demander la meilleure équipe possible. Si tout le monde part ? Je ne sais pas… Je peux travailler dans la difficulté mais pas s’il se passe n’importe quoi. Le plus important ce n’est pas de savoir combien de temps Bazdarevic va rester. Je trouve que j’ai déjà beaucoup vieilli ici, avant j’étais magnifique (rires) ! Je n’ai pas eu de vacances cette année mais vraiment je ne regrette pas. Il y a quelque chose à construire ici… »

Construire, mais avec qui ?
« Très franchement j’espère que l’on va pouvoir s’appuyer sur quelques anciens. On n’en a besoin à tous les niveaux. Mais je n’ai pas vraiment de nouvelles. Nassim (Akrour, ndlr) a donné tellement à ce club, cela fait trois ans que l’on travaille ensemble. Je ne sais pas si le club a tout fait pour les garder. Les situations sont parfois difficiles. Pour les autres joueurs qui sont encore présent, s’ils sont là*, ils doivent bosser même si l’on sait très bien que l’on risque d’en perdre encore quelques uns ».

*Parmi les joueurs présents lors de la reprise, Romao (Lorient) et Sauget (Sochaux) ont déjà trouvé officiellement un nouveau club. Ljuboja (Espagne, Nice ?) devrait très prochainement les imiter.
Parmi les « absents » en fin de contrat, l’ancien capitaine Laurent Batlles, qui indiquait pourtant il y a encore quelques mois vouloir être de l’aventure en L2, ne sera plus grenoblois. Il nous a par ailleurs indiqué « passer une visite médicale dans un club aujourd’hui (vendredi, ndlr). Je n’étais pas du tout dans une optique de retraite et tout devrait très vite se décanter désormais. »