Lionel Jospin était l'invité d'Europe 1 ce jeudi 1er Juillet, pour rétablir la vérité face aux propos de
Christian Estrosi. Le ministre chargé de l'Industrie avait accusé l'ancien Premier ministre, la veille, d'avoir cumulé son poste de premier secrétaire du PS et de membre du gouvernement
pour «créer une idée d'équivalence» entre la droite et la gauche.
Lionel Jospin a affirmé que cela n'avait pas été le cas en rappelant que lorsqu'il avait été nommé Premier
ministre en 1997, il avait abandonné six mois plus tard (le temps que les militants votent) son poste de premier secrétaire. Il a assuré en outre que «depuis 30 ans un membre du PS n'a pas été
trésorier et membre du gouvernement».
L'ancien Premier ministre a estimé qu'il fallait «éviter» le «mélange des relations privées et des rapports
publics» à propos de la mise en cause d'Eric Woerth dans l'affaire Bettencourt, conseillant de «rétablir des règles saines». Il a expliqué que durant «les cinq années» pendant lesquelles il a
dirigé le gouvernement, il avait été «attentif aux grandes entreprises du pays» et avait «défendu leurs intérêts au sens large»... «Je rencontrais des patrons pour parler de leur secteur,
entourés de mes collaborateurs. Je les emmenais dans mes voyages à l'étranger pour qu'ils puissent défendre les marchés et les intérêts français, mais jamais, en cinq ans, je n'ai passé un
week-end ou j'ai eu un déjeuner ou un dîner privé en tête-à-tête avec un grand patron»...
«Situation presque incestueuse»
«Et ce qui provoque les problèmes d'aujourd'hui, c'est le mélange des relations privées - de gens qui dînent
ensemble, chassent ensemble, font des croisières ensemble - et de rapports publics. C'est ça qu'il faut éviter. Il faut rétablir des règles saines dans la République».
Pour lui, les affaires actuelles s'expliquent par le fait qu'il y a «entre les dirigeants d'aujourd'hui, le président et les membres du gouvernement une proximité trop grande entre le pouvoir
politique et le pouvoir de l'argent»....«On est dans une situation presque incestueuse», a-t-il ajouté.
A propos de M. Woerth, il a jugé que «parmi les incompatibilités», il était «clair qu'un ministre du Budget ne doit pas souhaiter que sa femme soit dans la société de gestion du patrimoine de la
première fortune de France».