Le gouvernement a dénoncé à nouveau mercredi la hargne de l’opposition envers le ministre du Travail Eric Woerth, soupçonné de conflit d’intérêts dans l’affaire Bettencourt, mais l’opposition ne lâche pas prise.
Nicolas Sarkozy s’est efforcé pour sa part de désamorcer un dossier qui empoisonne le gouvernement depuis
deux semaines en déclarant aux députés UMP qu’il attendrait octobre pour remanier le gouvernement.
Des rumeurs au sein de la majorité évoquaient un remaniement anticipé sous la pression de l’affaire Woerth.
La tourmente a néanmoins enflé pour le second jour consécutif à l’Assemblée nationale où la gauche a tenté de
savoir si un micro-parti fondé par Eric Woerth dans son fief
de l’Oise avait bénéficié de dons de l’héritière de L’Oréal .
Le Premier ministre François Fillon a répliqué que l’acharnement du Parti socialiste était
“indigne du grand parti de responsabilité” qu’il prétend être.
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Les propos tenus la veille par l’ex-candidate socialiste Ségolène Royal, dénonçant le “système Sarkozy corrompu”, ont alimenté la contre-attaque gouvernementale.
UN CHEQUE AURAIT ETE VERSE
“Votre hargne sape les fondements mêmes de notre démocratie et notre République ne doit pas faire les frais d’une surenchère, d’une primaire au sein du Parti socialiste“, a lancé le
porte-parole du gouvernement Luc Chatel.
Mais les élus socialistes, qui ont demandé le même jour la création d’une commission d’enquête sur la gestion
du dossier fiscal de Liliane Bettencourt, ont mis le doigt sur un nouvel aspect de l’affaire : la création par Eric Woerth d’un “parti de poche”.
Selon le site Mediapart,
l’ex-ministre du Budget, également trésorier de l’UMP, est à la tête dans l’Oise, où il est maire de Chantilly, d’une “Association de
soutien à l’action d’Eric Woerth” qui a le statut de parti politique à part entière.
Cette association aurait touché par exemple en 2008 19.650 euros de “dons de personnes physiques” ainsi que
des subventions de l’UMP, dont Eric Woerth est en même temps trésorier.
Dans Le Nouvel observateur, à paraître vendredi, l’entourage de Patrice de Maistre confirme que le gestionnaire de fortune de Liliane Betencourt a signé un chèque de 7.500 euros, le maximum
légal, au micro-parti Eric Woerth.
Trois autres chèques, de 4.600 à 7.500 euros, auraient été versés, mais seulement deux encaissés, selon cette
source.
L’un serait allé à Valérie Pécresse, tête de liste de l’UMP aux régionales de mars 2010 en Ile-de-France, et l’autre à l’association de financement de l’UMP et non à
Nicolas Sarkozy lui-même comme le suggéraient des enregistrements pirates de Patrice de Maistre.
Le député PS Christian Paul a donc demandé au gouvernement de confirmer lors de la séance des questions
d’actualité à l’Assemblée si ce chèque avait bien été encaissé.
Réponse de François Fillon : “Il n’y a pas un membre du gouvernement qui soit en mesure de répondre à la question que vous posez parce que ce n’est pas son rôle.”
Le Premier ministre a expliqué que les lois permettaient aujourd’hui à quelque 300 partis politiques d’avoir une existence et “d’être contrôlés par la commission de contrôle des comptes de
campagne, seule compétente”.
Par Cozet sur” Inventerre”
A lire également, le dossier du monde papier consacré à l’affaire et l’article : “quand Eric Woerth dinait avec Mme Bettencourt” sur le monde.fr
merci à Section du Parti socialiste de l'île de ré