Photographie Ernest Roger, Avril 1898. Source : Site www.parisenimages.fr
Philippe Henry est Maître de conférences HDR au département Théâtre de l’Université Paris 8 – Saint-Denis. Il est membre fondateur d’Autre(s)pARTs et membre d’ARTfactories/Autre(s)pARTs.
Il faudra attendre septembre prochain pour lire le compte-rendu avisé, rédigé par une plume aussi alerte que compétente, de son dernier ouvrage : Spectacle vivant et culture d'aujourd'hui : une filière artistique à reconfigurer, Philippe Henry, Presses universitaires de Grenoble, 2009, 199 pages
L’objet de ce livre est le suivant :
Le spectacle vivant s'est structuré depuis les années 1980 en une filière d'activités multiples.
Loin d'être une simple crise conjoncturelle. les tensions actuelles qui traversent son système de valeurs et son fonctionnement professionnalisé sont à relier à la mutation économique, culturelle. sociale et politique de notre société. Au travers des projets et organisations souvent peu valorisés, il est possible de mieux comprendre la nature et la complexité de ce qui se joue aujourd'hui dans le spectacle vivant et de fonder un plaidoyer pour une économie politique renouvelée de ce monde de l'art.
La norme toujours dominante d'originalité (de l'oeuvre et de l'artiste) est ainsi confrontée aux prémices dune convention d'identité, où les projets artistiques sont plus en lien avec les dynamiques culturelles de construction identitaire des personnes et des groupes. Une conception d'interaction plus soutenue avec les populations et leurs territoires de vie, dans laquelle l'artiste garde sa propre spécificité d'apport et d'engagement est nécessaire...
Le même auteur vient également de publier Quel devenir pour les friches culturelles en France ? D’une conception culturelle des pratiques artistiques à des centres artistiques territorialisés, mai 2010.
Ce travail majeur qui fait suite au rapport de Fabrice Lextrait (2001) est téléchargeable à cette adresse : http://www.artfactories.net/Quel-devenir-pour-les-friches.html
Cette nouvelle étude de Philippe Henry cherche à identifier les spécificités contemporaines, dans notre pays, des bâtiments laissés en friche et recyclés en espaces de projets artistiques et culturels et à préciser les enjeux auxquels ces lieux sont désormais confrontés.
À partir de divers cas européens et français et, plus particulièrement, de trois études approfondies (Culture Commune, Système Friche Théâtre, Mains d’oeuvres), l’auteur se propose de revenir sur ce qui caractérise les friches culturelles dans notre pays, depuis la fin des années 1980 jusqu’à aujourd’hui.
Sa démarche méthodologique, entre récolte et analyse de documents d’un côté, entretiens de l’autre, justifie le format de cette analyse qui se décompose en deux volumes téléchargeables ci-dessous. Étayé par des travaux théoriques, le premier volume précise une problématisation historique et systémique des expériences observées et plus largement des friches culturelles en France. Celles-ci, depuis leur naissance, sont au cœur d’un ensemble de projets, d’expérimentations et de réflexions poursuivant un idéal de reconfiguration des pratiques artistiques au plus près des personnes, des groupes sociaux et de leurs territoires de vie. Chaque projet artistique est confronté à une pluralité d’éléments (culturels, sociaux, territoriaux…) et à un contexte particulier qui, en retour le questionnent et l’enrichissent. Au sein des mutations sociétales actuelles, les friches culturelles se caractérisent désormais par une position, complexe mais riche, d’intermédiation entre enjeux et acteurs sociaux diversifiés.
Dans un deuxième volume, trois études de cas approfondies viennent concrétiser et préciser la première partie. Chacune de ces études a été réalisée selon un protocole identique. À partir d’abord de documents, l’objectif était d’établir une fiche descriptive des lieux analysés : des données telles que la genèse du lieu, son fonctionnement économique, l’usage actuel qui en est fait, etc. participent à la compréhension du projet et de son inscription particulière sur un territoire donné. Simultanément, des entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès des responsables historiques et actuels de ces friches. Leurs discours, leurs points de vue, permettent une perception plus fine, tant « des options idéologiques initiales » que du « déploiement dans le temps du projet global de ces démarches ».
Issu d’un travail de recherche mené entre juin 2008 et fin 2009, cette étude vient encore enrichir la mise en perspective de ces expériences soucieuses de trouver de nouvelles voies visant à concilier l’idéal d’une expression créative et singulière de chacun et celui, tout aussi nécessaire, d’un vivre en commun plus solidaire et partagé.
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