Il n’est pas très fréquent d’avoir des informations un peu circonstanciées sur l’action et le point de vue des services déconcentrés du ministère de la culture (DRAC).
En cette période où se multiplient à très grande vitesse les motifs d’inquiétude dans le « monde de la culture », l’entretien publié par Lyon Libération ce 27 juin est riche d’enseignements.
Certes, la région Rhône-Alpes est, du point de vue de l’activité et des interventions de l’Etat une des plus « grosses » DRAC, certes, les collectivité locales y sont assez dynamiques et la vie artistique particulièrement riche.
Quant au DRAC en place, c’est un bon connaisseur du fonctionnement du ministère (cabinet, centrale, réseau à l’étranger et Région) – tiens ! ça me rappelle quelqu’un !!!.
Derrière le devoir de réserve et la dénégation obligée du désengagement de l’Etat, la leçon de choses politico-adminstratives est assez édifiante.
Vous vous inscrivez en faux par rapport au « désengagement de l’Etat » dénoncé par les collectivités locales et les professionnels. Pourquoi ?
Alain Lombard : « Tout simplement parce que je regarde les chiffres. L’Etat n’a cessé d’augmenter son soutien à la culture ces dernières années. Le budget de la culture représente bien 1% et le budget de la DRAC a encore augmenté de 6% entre 2009 et 2010. Dans le domaine du spectacle vivant particulièrement, l’augmentation est nette, même si, je le reconnais, elle reste souvent moins élevée que l’inflation, dans la mesure où il y a un effort de réduction du déficit de l’Etat. S’il y a un sentiment de désengagement, c’est parce que lorsque certaines baisses se produisent, on en parle davantage que des hausses. Mais il y a globalement davantage de hausses que de baisses. Il y a eu une quinzaine de baisses entre 2009 et 2010, c’est vrai, et bien sûr ceux qui ont subi cette baisse le font savoir. Mais ces baisses ont été plus que compensées par une quinzaine de hausses.
Parmi nombre de considérations intéressantes, on retiendra ce qui est dit de la fiscalité des structures culturelles (ça cogne grave à Bercy), de la réforme des collectivités et des finances locales.
L’autre inquiétude des professionnels concerne la réforme des collectivités territoriales qui compromettraient les moyens alloués à la culture.
C’est une idée reçue doublement fausse. Ça concerne à la fois la capacité juridique et la capacité financière des collectivités locales. Or, le texte de loi déposé est très clair : la culture est une compétence conservée pour l’ensemble des collectivités publiques. Sur ce point, on s’est fait peur dans les milieux culturels, mais sans fondement aucun. La capacité financière est plus complexe, mais une compensation est de toute façon prévue pour que les collectivités locales ne soient pas affectées. La vérité, en revanche, c’est que nous sommes dans une conjoncture difficile pour l’Etat comme pour les collectivités. Mais ça n’a rien à voir avec la réforme.
Lire l'entretien sur Lyon Libération
Toujours à propos de Rhône-Alpes, et plus exactement de Lyon, du Grand Lyon et de nouveau sur l’excellent Cultural Engineering Group Weblog :
Nous inaugurons ce mois-ci une série de publications tout à fait passionnantes issues des rencontres débats qui ont eu lieu au sein du Grand Lyon dans le cadre du cycle de rencontres « Grand Lyon Vision Culture » et dont son concepteur Pierre-Alain Four* nous fait l’honneur et l’amitié de nous autoriser la diffusion. Voici donc le rapport du 1er déjeuner-débat d’un cycle mis en place pour aider le Grand Lyon à aborder le champ culturel.
Cinq thèmes : le champ culturel en expansion constante, la place de l’artiste, la question de l’émergence, la politique de la ville et les spécificités de l’agglomération lyonnaise. Outre l’intérêt général des problèmes de fond abordés, une illustration du poids que prennent (et prendront ???) les grandes métropoles dans le développement artistique et culturel.
Lire les synthèses des débats « Grand Lyon Vision Culture »
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