Dans un grand vol ébouriffé
Tous les oiseaux ont prix le large.
Les mammifères
Des plus dociles aux agiles antilopes
Tous s'en vont.
La terre tremble sous leurs sabots.
Les ailes des papillons déclanchent un ouragan.
Ce qui se lit sur nos visages
Devant le grand défilé qui commence
Est ahurissant.
Nous applaudissons.
Le spectacle est grandiose.
En passant devant nous,
Chacun se fend d'une courbette narquoise
Faut geste de servitude
Que nous prenons pour un compliment.
Un tigre, regardant un bébé
Pleure.
Les larmes du crocodile
Vont à sa chair si tendre.
Le bébé pleure aussi.
Dans les arbres,
De grands singes hésitent.
Ils nous ressemblent tant.
Une dernière fois
Ils négocient notre sort.
En vain.
S'ébrouant des racines,
Les arbres détalent à leur tour
La rose et l'hortensia dans leur sillage.
Toutes les couleurs des chants, des prés, des sous bois,
Toutes, d'un seul coup, d'un seul,
Toutes sans un regret,
Rejoignent l'arc en ciel le plus proche
Disparaissent
Une graminée retardataire,
Ricane, s'estompe.
Et c'est fini.
22-06-2010