Le Vin Cœur des bulles, Chardonnay Brut Nature Reserva 2005, Casa Pardet
Pour se donner du cœur au ventre et fêter le départ en vacances, la bulle festive et tonique de ce Vin Cœur des bulles sort vainqueur. Une cuvée spéciale élaborée en Espagne mais ramenée de Belgique, gentiment offerte par Hans Wijnfolie, et ouverte de bon cœur. Un Cava, ça va, deux Cava, ça va aussi. Ben oui. Même si ça n'a apparemment même pas le nom de Cava. C'est Brut Nature, bio, biodynamique, sans aucun additif, ni sulfite ajouté. Et ça ne sent pourtant pas la m...!
Les années se suivent et se ressemblent désormais toujours un peu. Désireux de faire son petit buzz médiatique annuel, avant la sortie de sa compile vinique estivale pour acheteur automnal en supermarché, notre Michoubidou national nous sert une nouvelle fois la soupe au sujet du vin "nature", un brouet toujours aussi détastable. A Derenoncourt d'idées sur la bioconnerie, Michel B. a décidé de faire monter au créneau "une grosse pointure" du monde du vin. Loin de moi la volonté de donner des leçons de vinification à Stéphane, ni de lui reprocher ses goûts en matière de vin, j'aimerais juste rebondir sur son sens du raccourci, de la généralisation et de la provocation. Grâce à lui, j'ai enfin compris pourquoi Michoubidou ne peut pas sentir les vins sans soufre: ils puent! Pas autant, toutefois, pour rester dans la généralisation abusive, que la majorité des Grands crus classés du Bordelais, qui franchissent une fois de plus avec le millésime 2009 les limites du bon goût et de la bienséance, se foutant royalement et nauséabondement de la gueule de l'amateur moyen, qui va hypothéquer 15 jours de son salaire pour encaver 1/2 bouteille de son vin quotidien. Hormis, entre autres, Pavie-Macquin, exception notable et raisonnable dans ce panier de crabes girondin. Comme quoi, les généralisations ...
Or donc, les vins "mal élevés", ceux sans soufre dedans, ne tiennent pas la route. "Quand ça marche, c'est de la chance ou un miracle". Personnellement, quand je pense à Ferdinand, je dis nan! Pas réussi à y trouver la moindre trace de la cour de la ferme dont il est issu. Et les vins de la Glacière ne sont certainement pas aussi célèbres que ceux de Thierry Allemand, les seuls à éventuellement trouver grâce aux yeux de Stéphane Derenoncourt. Dur de juger objectivement et réellement les progrès effectués dans ce domaine lorsque l'on a fini par se mettre à dos l'ensemble des vignerons œuvrant pour un véritable renouveau qualitatif de ce type de vin, aussi bien à la vigne qu'à la cave. De la part de tous ces critiques soit-disant bien pensants, un minimum de modestie, sans aller jusqu'à la grande humilité d'un Pierre Overnoy, pourtant mille fois mieux placé pour s'exprimer sur le sujet, ferait du bien à tout le monde.
Ce qui est certain également, c'est que la croisade michoubidesque anti-nature est loin d'être terminée. Il est certainement difficile pour lui d'admettre qu'il se gourre profondément et que ces vins se vendent mieux et plus cher que ceux qu'il essaie régulièrement de mettre en avant dans la même gamme. Question de crédibilité, probablement, et de fonds de commerce. Quand l'ego et l'économie (l'égonomie?) prennent le pas sur l'idéologie...
Olif
P.S.: bon, je ne me suis pas vraiment forcé pour écrire ce billet. Pas beaucoup de temps non plus, aussi, mais Michoubidou aurait probablement été tellement déçu si j'était resté coi.
P.S.2.: que les pro ou les anti viennent argumenter tout leur sou, me vilipender ou m'aduler, moi, je pars en vacances. Ce modeste billet n'est, une nouvelle fois, qu'une ode à la tolérance. Que ceux qui aiment se sulfiter le palais à gogo ne se privent pas, il n'est certainement pas question de les en empêcher, je ne prétends nullement avoir raison. Mais s'ils pouvaient ne pas vouloir sans arrêt prouver leur supériorité sur les autres (et réciproquement), ça doublerait mes vacances et le vin ne pourrait qu'en sortir vainqueur, comme ce joli pétillant espagnol, Cœur des bulles.
Large soif à tout le monde, portez-vous bien.