La manif devant (un peu autour, un peu dans le quartier, un peu à la terrasse des Ondes, le bar du coin) la Maison de la Radio, inaugurée par le Général de Gaulle, en présence du "ministre de la communication" Roger Peyrefitte (le Général avait demandé sérieusement à son ministre où se trouvaient ses appartements et ses bureaux dans la "Maison ronde") était très sympa. Un peu inorganisée (spontex ?), avec des prises de parole intéressantes de membres du personnel, techniciens ou journalistes et un peu démago d'auditeurs-militants, une première manif de juillet, au grand soleil. Aucune présence policière ostensible (et donc agressive), quelques personnalités de gauche ou d'extrême gauche (c'est curieux comme la droite se fout de la liberté d'expression) et, au plus vite, une bière à la terrasse, donc, des Ondes, où l'on croise Jack Ralite, toujours là, un peu fatigué sans doute, mais tenant le crachoir à Mélanchon.
On aurait tort de ne voir dans ce mouvement (la manif est associée à d'autres actions, comme celle ce matin des jeunes socialistes ou la pétition qui dépassait ce soir les 40.000 signatures) qu'un effet Porte-Guillon. La liberté de parole et d'initiative n'est déjà plus ce qu'elle était. On sait que la radio publique connait beaucoup de "mouvements" et qu'elle ne sera plus, à la rentrée, ce qu'elle a été (avec, d'ailleurs, des scores inédits en termes d'écoute). On sait que le patron d'un journal du soir (Le Monde) a été convoqué par l'Élysée qui avait des idées précises sur qui devait en devenir l'actionnaire de référence (Claude Perdriel, associé à Orange, dont le patron est un proche de Sarkozy). On sait que seules certaines affaires à la fois extrêmement fâcheuses et incroyablement rapprochées ont empêché Sarkozy de nommer, comme il s'en est très démocratiquement arrogé le droit souverain, de nommer à la tête de France Télévision son pote patron de la très droitière Europe 1.
La manif, parce que nous sommes nombreux à ne pas vouloir régresser, s'agissant des libertés publiques, jusqu'en 1963.
Didier Porte répondait gentiment, patiemment aux sollicitations amicales de ses fan(e)s de tous âges, avec un sourire non feint. Il est reparti avec Madame, à pieds, avec ses deux marmots, l'un en poussette, l'autre marchant fièrement.
Quelques images (je n'avais que mon téléphone portable) :
Reflets dans la Maison de verre (fragile comme le verre).
Un journal qui meurt. Qui nous entraîne...
Mélanchon fait du Mélanchon
Didier Porte, comme chez lui. Chez lui, d'ailleurs.
Appels de soutien. Téléphone rouge.
Après la manif, la vie continue. La ville bruisse de vie...
Quand il faut rentrer, même le RER bruisse de vie.
Didier Porte, si tu me lis, je te dis juste que je ne maudis plus les gens qui me dérangent, vers midi cinq en semaine, parce que je n'ai plus envie d'écouter la radio.