Le projet de loi prévoit de modifier deux articles du Code Civil.
Les mariés pourront en outre adopter des enfants et avoir accès aux mêmes droits, sécurité sociale, allocations ou jours de congé liés à la vie familiale.
En attendant, la lutte fait rage entre l'Église catholique et les militants pro-LGBT, et chaque camp organise des démonstrations de force.
Le projet de loi a franchi le premier obstacle à la Chambre basse début mai 2010, où il a été approuvé par 126 voix pour, 109 contre et 5 abstentions.
Il reste maintenant le Sénat, où le texte doit être débattu le 14 juillet, et où la bataille s'annonce beaucoup plus serrée.
En attendant le grand jour, la tension monte et des dizaines de milliers de personnes ont déjà manifesté pour le projet de loi, à Buenos Aires et en province.
Elle fait parallèlement campagne pour un référendum.
Monseigneur Antonio Marino estime en effet que la consultation populaire "est une voie plus raisonnable que celle empruntée par des sénateurs agissant bien souvent sous pression".
Il compte sans doute sur le fait que 91% des Argentins se disent catholiques.
Mais les partisans de l’égalité défendant le mariage pour les homosexuel(le)s.
Maria Rachid, responsable de la Federacion Argentina LGBT (Fédération argentine des lesbiennes, gays, bisexuels et trans), à l'origine de ce combat déclare que "les droits de l'Homme ne peuvent être soumis à référendum, car ils sont clairement énoncés dans la Constitution, selon laquelle tous les citoyens sont égaux devant la loi. Aucun référendum ne peut modifier ce principe constitutionnel".
Selon elle, trente-huit sénateurs sur 72 se sont engagés à adopter le texte.
Elle poursuit "Nous savons que l'Église fait pression sur eux pour les faire changer d'avis, mais nous pensons qu'ils respecteront leurs engagements", ajoutant "Nous espérons que le projet de loi sera adopté dès le 14 juillet".
Le même jour, une manifestation importante avait lieu à Mendoza, à l'appel d'organisations religieuses, "en défense de la famille".
On pouvait lire sur des banderoles "Nous voulons un papa et une maman", "Ils veulent nous prendre notre Dieu".
Et les démonstrations de force devraient encore se succéder au cours des deux prochaines semaines.
Une bataille juridique s'en est suivie.
Des juges ont tenté d'annuler ces actes au motif que l'article 172 du Code civil ne prévoit pas le mariage entre personnes du même sexe.
Mais les mariés ont fait à chaque fois appel et se disent sûrs de l'emporter, s'il le faut, devant la Cour Suprême.
Ils espèrent, toutefois, que la loi arrivera avant.
Seigneur fait que soit vaincu la discrimination de l’Église.