Que se passe t-il vraiment dans le Golfe du Mexique ?
Une certaine presse américaine est en état d’alerte rouge : interdiction de filmer et photographier, peur de parler de la part des locaux, bref ce que les américains appellent un media blackout.
Tapez « gulf spill media blackout » sur Google et vous obtenez une longue liste de sites d’info faisant part des mêmes griefs. BP utilise les services de la société de sécurité Wackenhut qui semble avoir le droit d’opérer en dehors des normes constitutionnelles en interdisant aux journalistes de faire leur travail (écoutez le réalisateur James Fox sur Veritas Radio)
Qu’est ce qui peut justifier cette attitude ?
D’abord, ce qui semble être un cas d’empoisonnement massif des populations locales et des travailleurs sur le site : le dispersant Corexit utilisé sur les nappes, très toxique, serait déversé la nuit le long des côtes, très proches des zones habitées. De plus d’énormes quantités de benzène s’évaporent des nappes et retombent sur le sol la nuit.http://www.sciencecorps.org/crudeoilhazards.htm
Des centaines voir des milliers de gens souffrent déjà de problèmes respiratoires et d’abcès sur la peau. Il semble que ni l’Etat ni BP ne veulent que cela se sache. Néanmoins il est aujourd’hui de notoriété publique qu’un plan d’évacuation massif est en cours de préparation, et une forme de loi martiale n’est sans doute pas loin.
Ensuite, les troublantes coïncidences affairistes : selon le site PressTV des procès visent actuellement Halliburton (société de service et d’ingénierie du pétrole, grand bénéficiaire de la guerre an Iraq, et dont le patron étati Dick Cheney avant qu’il ne devienne le vice-président de G.W. Bush…) pour malfaçon dans le capping du puits (voir ce précédent billet).
Halliburton qui, huit jours avant l’explosion de Deepwater Horizon, annonçait le rachat pour 240 millions de dollars de la société Boots & Coots, la plus grande société de nettoyage de… marées noires.
Dans les semaines qui précédèrent ce terrible 20 avril, la banque d’affaires Goldman Sachs (celle qui a aidé la Grèce à couler en s’enrichissant au passage de 300 millions de dollars) a vendu 44% des ses avoirs en actions BP, à nouveau pour une valeur de près de 300 millions…
Tony Haywards, le directeur général de BP, aurait vendu pour 1,4 million de livres sterlings d’actions BP un mois avant la catastrophe.
Rien de ceci ne prouve évidemment une relation de cause à effet et BP en tant que tel n’a certainement rien à gagner dans cette affaire, mais au vu des acteurs impliqués on ne eut s’empêcher d’imaginer un coup monté par Halliburton qui bénéficie directement du désastre, par le boulot que cela procure à lui-même et a sa nouvelle acquisition Boots & Coots.
Cette thèse est développée dans cet article du site Morningliberty.com.
Cette affaire me semble sale, très sale dans tous les sens du terme et bien plus grave que nos petits sakonneries locales. Pourquoi en parle t’on si peu ?
Billet en accès libre sur www.rhubarbe.net