La librairie est morte, vive la librairie ? Pas vraiment, estime Luke Johnson, ancien président de la chaîne britannique Channel 4, qui avait à l’époque tout fait pour tenter de sauver Borders en Angleterre, la chaîne de librairies.
Mais voilà, il a échoué, et désormais, il est amer. Au point d’annoncer que, à son avis, les revendeurs classiques, sont finis. En fait, les grandes surfaces sont les prochains points de vente et déjà réduisent la voilure… en fait l’avenir c’est Amazon et consorts…
Pour confirmer ses dires, le marché du livre a perdu près de 3 % en ventes au cours des 12 derniers mois. C’est d’ailleurs avec tristesse que Luke fait ce constat, qui s’est bien ramassé et avait cru à tort pouvoir inverser la tendance. « C’est d’une grande tristesse que l’on ne puisse pas y parvenir. À mon avis, les magasins physiques sont condamnés. »
Alors qu’en penser ? Que tout le monde va mourir ? Mike Jones, éditeur chez Simon & Schuster estime pour sa part que les petites et moyennes boutiques ne doivent pas chercher à rivaliser avec les grandes enseignes – elles devraient au contraire se consacrer à la création d’un lectorat précis et la fabrication d’une offre qui lui ressemble.
En fait, les indépendants ont la possibilité d’exploiter les catalogues à leur guise et de répondre à leurs clients, parce qu’ils les connaissent. Et tout le monde ne partage pas le point de vue particulièrement pessimiste de Luke – pessimiste, ou lucide ?
Il ne faut pas non plus se voiler la face : quand des grosses cylindrées comme Barnes & Noble ou Waterstone’s et consorts sont pilotés par des groupes plus grands encore, et peuvent proposer des tarifs réduits sur l’ensemble des ouvrages, on comprend tout la nécessité de la loi Lang en France.
Et à ce titre, être particulièrement inquiet pour le devenir des librairies outre-Manche, et plus encore, aux quelques rares encore outre-Atlantique…
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Rédigé par Clément S.
Source : Actualitté