Même si le phénomène actuel ne peut pas être comparé à une déferlante, on assiste tout de même à un certain renouveau. Le film d'Amenabar cité plus haut en est la plus parfaite illustration, d'autant plus parlante qu'il ne s'agit pas là d'une super-production hollywoodienne !
Mais avec ce retour en fanfare du péplum, surtout orchestré par les américains (après le succès du film de Scott, vinrent très vite des films comme Troie, de W. Petersen, ou Alexandre, d'O. Stone, tous les deux sortis en 2004...), et les moyens qui vont avec, qu'en est-il du réalisme ? Disons que le carton-pâte a été remplacé par les images numériques. Certes, elles donnent une ampleur qui était quasi-impossible aux heures fastes du genre (à part peut-être quelques exceptions telles que Ben Hur, par exemple...), alors qu'à présent le faux se situe ailleurs (Rien qu'à voir la bande-annonce du Choc des Titans, j'ai cru comprendre que les effets numériques avaient une place encore plus importante...). Cependant, cette impression est vraiment absente dans un film comme Agora. On sentirait presque la rugosité de la pierre des décors (qui, pour le coup, font beaucoup moins décors ; on les oublie totalement tant ils sont intégrés comme éléments de narration). Dans ce film, on voit la poussière voler dans la ville car c'est une ville qui vit, pas un décor justement...
En tout cas, il serait intéressant de voir si ce film magnifique est en train d'ouvrir la voie à d'autres, surtout s'ils sont de cette valeur. Ce qui est rassurant, c'est de voir qu'une production d'aussi bonne qualité puisse venir d'un pays autre que les USA. C'est peut-être d'ailleurs pour cette raison que ce film est aussi profond. Beaucoup plus en fait que tous ceux cités plus haut, qui ne proposent aux spectateurs rien d'autre que du grand spectacle...
A suivre donc...
A.C. de Haenne