Le brise-glace et navire scientifique chinois Xuelong devait mettre le cap jeudi sur l'Arctique, une région lointaine que la Chine lorgne discrètement mais avec un grand intérêt alors que ses glaces fondent.
Le retrait de la banquise, dû au réchauffement climatique, devrait libérer l'été des voies de navigation et donner accès à des ressources naturelles. La région pourrait être dépourvue de neige et de glace l'été en 2050-2060...
Pour ces raisons, l'Arctique fait l'objet de convoitises, et de désaccords, chez les pays riverains: Russie, Norvège, Etats-Unis, Canada et Danemark.
La Chine elle n'y possède pas le plus petit droit territorial.
Ce passage raccourcirait de 6.400 kilomètres la route Shanghai-Hambourg, par rapport au trajet via le détroit de Malacca et le Canal de Suez, et éviterait les pirates du Golfe d'Aden qui font exploser les coûts d'assurance, selon le Stockholm International Peace Research Institute (Sipri).
Côté ressources, l'Arctique est riche de promesses, en eaux profondes, difficiles à exploiter, parfois près des côtes: jusqu'à 13% du pétrole et 30% du gaz naturel mondiaux non découverts, selon l'Institut de géophysique américain USGS.
Depuis 1999, Pékin n'a installé dans l'Arctique qu'une station de recherche et y a mené trois expéditions, contre 26 en Antarctique (et trois stations) depuis 1984.
Cette nouvelle expédition est la quatrième du Xuelong, "Dragon des neiges", un ancien cargo ukrainien.
Mais le gouvernement a décidé de consacrer davantage de moyens aux pôles et dans les années à venir, Xuelong devrait être doté d'un petit frère, un brise-glace plus petit et hautement technologique.
Des guides de haute montagne français forment leurs homologues chinois à l’alpinisme (montagne). Un métier non encadré en Chine
lls sont là pour sécuriser leur pratique de l’alpinisme. Car, fait surprenant, ces hommes, à qui un client va jusqu’à confier sa vie, font un métier qui n’est pas réglementé dans l’empire du Milieu. Du coup, ces élèves de l’unique école de formation de guides en Chine, dirigée par Olivier Balma, guide de haute montagne français, viennent suivre, et pour la première fois depuis la création de l’école en 2006, un stage d’une dizaine de jours près de Briançon. « En Chine, ils ne pouvaient plus progresser. Ici, ils découvrent une autre approche de ce métier et profitent d’une expérience de la montagne qui n’existe pas chez eux », relève Olivier Balma. Il déplore : « Le problème en Chine, c’est que tout le monde peut s’improviser guide, puisqu’il n’existe pas de diplôme. Beaucoup n’ont donc aucune notion de sécurité. »
Pour cette cession, six compagnons venus de différentes provinces de Chine, du Tibet au Guangdong, progressent pour la première fois sur une via ferrata – itinéraire équipé d’échelles métalliques incrustées sur la paroi rocheuse –, une activité inconnue en Chine. Munis de leur matériel, ils évoluent le long du parcours, franchissant des passerelles au-dessus du vide. « Où est la corde ? » les interroge en anglais leur professeur avant qu’ils ne s’élancent, excédé par l’oubli des « professionnels » chinois de la corde de sécurité. Laurent Vivien, guide de haute montagne dans les Hautes-Alpes, explique ce fossé culturel par le fait qu’en Chine les alpinistes ont l’habitude d’être encadrés par des sherpas et des aides de camp, qui gèrent la logistique, alors qu’en France les membres d’une cordée s’occupent eux-mêmes de leur matériel.
Les Chinois vont même jusqu’à être surpris de voir les guides français rassembler des tas d’informations sur les sites à gravir et sur la météo. Sans parler du secourisme, domaine où, là aussi, il y a d’énormes progrès à faire : les stagiaires ne savent pas lire un relevé topographique, ni localiser une personne en détresse.
Mais les membres de la police nationale des secours en montagne de Briançon sont là pour leur apprendre.