Le territoire français a été frappé, le 30 Juin 2010, par deux séismes; tous deux de magnitude 4,2 sur l'échelle ouverte de Richter et d'intensité « feutre », - pour le Centre Sismologique Euro-Méditerranéen, CSEM, France -, donc d'intensité inférieure à 1 sur l'échelle Mercalli modifiée, d'une durée maximum de 10 secondes pour le plus long des deux :
- Le premier, à 07 h 15 Temps Universel, 09 h 15 heure locale, en Vendée. Son épicentre se localise, latitude 46.41° Nord et longitude 0.79° Ouest, à 2 kilomètres au Nord-est de Doix, à 3 kilomètres à l'Est de Montreuil, à 3 kilomètres au Sud-Est de Fontaines, à 5 kilomètres au Sud-Ouest de Saint Martin de Fraigneau, à 5 kilomètres au Nord-Ouest de Saint Pierre le Vieux, à 6 kilomètres au Nord-Ouest de Maillezais, à 7 kilomètres au Sud de Fontenay-le-Comte et à 109 kilomètres au Sud-Est de Nantes. Son hypocentre a été évalué à 2 kilomètres de profondeur.
- Le second, à 11 h 53 Temps Universel, 13 h 53 heure locale, en Tarentaise. Son épicentre se localise, latitude 45.43° Nord et longitude 6.41° Est, à 2 kilomètres au Nord-est de Saint François Longchamp 1650, à 4 kilomètres au Sud-Ouest de Vamorel, à 4 kilomètres au Nord-Ouest de Deux Nants, à 4 kilomètres au Nord-Nord-Ouest de La Sauce, à 5 kilomètres au Nord-Nord-Est de Longchamp, à 5 kilomètres à l'Ouest de Saint Jean de Belleville, à 9 kilomètres au Nord-Ouest de Saint Martin de Belleville, à 28 kilomètres au Sud d'Albertville et à 60 kilomètres au Nord-Est de Grenoble.
Pour mieux comprendre l'intensité « feutre », intensité inférieure à 1 sur l'échelle de Mercalli modifiée qui a été conçue pour décrire les effets d'un séisme, à un endroit donné, sur des objets naturels, sur des installations industrielles et sur les êtres humains :
- Intensité I décrivant les séismes non ressentis, ou seulement ressentis par quelques personnes dans des circonstances très favorables. Sous certaines conditions, certains effets peuvent être notés dans la région immédiate affectée par une secousse. Les oiseaux et les petits animaux semblent perturbés ; rarement des nausées ou des étourdissements sont ressentis ; et quelquefois les arbres, les structures, les liquides et les étendues d'eau peuvent s'agiter, et les portes peuvent se balancer très lentement.
- Intensité II décrivant les séismes ressentis par quelques personnes, surtout par celles situées aux étages supérieurs des maisons ou par des gens nerveux ou sensibles. Certains effets peuvent être perçus comme pour l'intensité I, mais avec légèrement plus de vigueur, tel, par exemple, le balancement possible d'objets délicatement suspendus...
- Intensité III décrivant les séismes ressentis par plusieurs personnes à l'intérieur des structures. Souvent le mouvement est semblable à une vibration rapide. Au début, nombre de personnes ne se rendent pas compte qu'il s'agit d'un séisme d'une durée appréciable et quelquefois estimée. Les vibrations sont analogues à celles causées par des camions légers passant tout près ou par des camions lourds circulant à bonne distance. Les objets suspendus peuvent osciller légèrement. Le mouvement peut être plus notable aux étages supérieurs des hautes structures. Les voitures en stationnement peuvent osciller légèrement.
- etc... etc..., l'échelle de Mercalli Modifiée allant jusqu'à XII.
A la lecture de certains compte-rendus, - presse écrite, parlée ou télévisuelle, et témoignages d'habitants -, concernant ces deux séismes :
- Pour le premier qui a affecté la Vendée, il peut être lu que le tremblement de terre, précédé et accompagné d'un grondement souterrain plus ou moins fort, a été largement ressenti sur une quarantaine de kilomètres autour de l'épicentre localisé entre Doix, Montreuil, Fontaines, Maillezais et Fontenay Le Comte. Certains témoins, situés dans un périmètre de 10 kilomètre autour du foyer, ont même déclaré qu'ils avaient entendu une forte détonation.
- Pour le second qui a affecté la région de la Tarentaise, en Savoie, les mêmes signes sont explicités. Le tremblement de terre, précédé et accompagné d'un roulement souterrain comme le passage d'un camion à proximité, a, lui aussi, été ressenti modérément à faiblement par la population sur une quarantaine de kilomètres autour de l'épicentre localisé entre Saint François Longchamp, Valmorel et La Sauce et, tout autant, certains témoins, habitant Tours en Savoie, ont entendu un bruit de type explosif.
des interrogations se posent car leurs hypocentres identiques, 2 kilomètres de profondeur, sont sub-affleurants.
En effet, de tels témoignages devraient classifier des séismes de magnitude au moins égale ou supérieure à 5.0/5.5, d'Intensité IV, voire V, sur l'échelle de Mercalli modifiée et non d'intensité « feutre » comme déterminée par le Centre Sismologique Euro-Méditerranéen, CSEM, France :
- L'intensité IV décrit un tremblement de terre qui est ressenti à l'intérieur des constructions par de nombreuses personnes, à l'extérieur par quelques-unes. Des dormeurs légers sont réveillés la nuit. Seules les personnes ayant été éprouvées par un séisme important auparavant sont apeurées. Les vibrations perçues sont semblables à celles émises par le passage, tout près, d'un camion lourd. Les fenêtres, les portes, la vaisselle et la verrerie vibrent. Comme si un corps lourd avait heurté l'immeuble ou comme si un objet lourd était tombé dans la maison, les murs craquent, les objets suspendus se balancent vigoureusement, les liquides dans les contenants ouverts sont agités et les voitures en stationnement oscillent.
- La magnitude 4.0 à 4.9 génère des secousses notables d'objets à l'intérieur des maisons, des bruits d'entrechoquement et des dommages importants peu communs et la magnitude 5.0 à 5.9 peut causer, quant à elle, de légers dommages aux édifices bien construits et des dommages majeurs à des édifices mal conçus dans des zones restreintes.
En outre, trois types de séismes peuvent être déterminés :
Les séismes tectoniques, ou séismes naturels, de loin les plus courants, sont bien expliqués par la tectonique des plaques et sont dus au jeu d'une faille et à la rupture soudaine des roches. Ces séismes ont des foyers superficiels de 0 à 60 kilomètres, de profondeur en moyenne, de profondeur intermédiaire, de 60 à 300 kilomètres de profondeur, ou profonds, de 300 à 700 kilomètres. Tous ces séismes, d'origine tectonique, sont toujours suivis de répliques dont certaines sont souvent plus meurtrières que la secousse principale.
Dans cette catégorie, il se peut y rajouter les séismes d'implosion consécutifs à l'effondrement de cavités naturelles situées dans des strates de gypse ou dans les karsts calcaires, les poches de dissolution d'évaporites, les gouffres de quartzites précambriens, les cavités volcaniques, les grottes marines, ou à l'effondrement lié à un grand glissement de terrain. Ces séismes ont des foyers superficiels, de 0 à 10 kilomètres de profondeur
Les séismes volcaniques accompagnent les éruptions volcaniques et servent à la prévision des éruptions. Ils résultent de la fracturation des roches provoquée par l'intrusion de magma, au dégazage d'un volcan ou à l'oscillation propre du réservoir magmatique.
Exceptés les tirs nucléaires, les séismes artificiels, ou séismes induits, hypocentres sub-affleurants compris entre 0 et 3 à 5 kilomètres de profondeur, dus à certaines activités humaines telles que barrages, mise en eau d'un barrage, pompages profonds, exploitation de gaz ou de pétrole, extractions minières, tirs d'exploration sismique, tirs de mines et carrières, explosions souterraines, effondrements d'anciennes mines..., sont, généralement, de « petits » séismes de magnitude maximum ne dépassant pas 4.5.
Certes, en Vendée, à la limite du Massif Armoricain, les secousses sont fréquentes et des failles seraient actives. Elles correspondraient aux marges de terranes ou de microplaques précambriennes, l'Armorica, l'Avallonia et l'Ibérica, à l'origine de l’orogenèse hercynienne du Massif Armoricain, il y a 350 à 450 millions d’années, qui continueraient, par secteurs, soit à coulisser, soit à converger, soit à diverger.
Certes, la chaîne des Alpes bouge régulièrement et la faille bordière de Belledonne, longue d'une cinquantaine de kilomètres et passant près de Grenoble, remontant la vallée de l'Isère, et par Pontcharra, Montmélian, les Bauges, arrivant jusqu'à Albertville, reste très active.
Mais de là à expliquer la forte détonation afférente au séisme vendéen, et le bruit explosif perçu lors du tremblement de terre savoyard, la magnitude de 4.2 étant plus que modérée, cela paraît fort improbable d'autant que :
- Une manifestation similaire, non considérée comme séisme par la station de Lormes, dans la Nièvre, dépendant du CEA-DAM, bien qu'une magnitude équivalente à 4.0/4.3 ait pu en être déterminée, s'est produite le 29 Juin 2010, à 9 h 22, à Toulouse et dans toute la région toulousaine, le Gers et le Tarn. La déflagration a été forte, un bruit sec plutôt aigu, et a fait vibrer les vitres et le sol. Pour seule explication, il a été fait état d'un bang supersonique... fort étrange car le bruit a été entendu simultanément et instantanément en tous lieux concernés par le bruit de l'explosion.
- Un même phénomène, une magnitude équivalente à 3.9/4.1 ayant pu être déterminée, avait affecté la région de Rennes le 18 Mars 2010 à 11 h 39, à l'Est de Rennes vers Cesson Sévigné et de Bédée à Vitré, un phénomène de même non répertorié secousse séismique par le RéNaSS, le Réseau National de Surveillance Sismique
- etc... etc...
Alors, séisme artificiel ? ou séisme naturel ?
La profondeur de l'hypocentre et les explosions entendues laissent à penser à deux séismes induits.
Mais de quelle nature ? La question est posée.... Les autorités y répondront-elles ?