3 ans plus tard, Valérie Rosso-Debord, une députée UMP propose comme "grande politique de la fin de vie " de : "rendre obligatoire, dès 50 ans, la souscription d'une assurance des personnes contre la perte d'autonomie" et : " d'augmenter la CSG des retraités imposables "
Ainsi, il semble bien, qu'il va en être, de la dépendance, comme du : pouvoir d'achat, "travailler plus pour gagner plus", comme de : la France de propriétaires et autres promesses, issues du projet de 2007 du candidat Sarkozy.
Justement que disait le candidat, sur la "dépendance" dans ce projet ?
Projet de Nicolas Sarkozy - Page 28 et 29 : La dépendance
" ... / ... Je créerai une cinquième branche de la protection sociale ... / ... Je veux que la France soit un modèle dans la prise en charge des personnes âgées et dépendantes. L’honneur d’une civilisation, c’est la manière dont elle s’occupe des plus fragiles d’entre nous ... / ... Le rôle de la solidarité, c’est la prise en charge matérielle des personnes dépendantes. Le rôle des familles, c’est leur prise en charge affective ... " Source : Mon Projet - Rencontre « Femmes et égalité des chances » (06/04/07)
Mais revenons à la réalité de 2010 et découvrons qui est Valérie Rosso-Debord et ses propositions ?
Valérie Rosso-Debord est , membre de la commission des lois de l'Assemblée et la présidente de la mission d'information sur la prise en charge des personnes âgées dépendantes mise en place en septembre dernier.
D'où viennent ses propositions, notamment celle qui consiste à soumettre les 50 ans et plus à une assurance perte d'autonomie obligatoire ?
D'un "rapport d'information déposé en application de l’article 145 du Règlement par la Commission des Affaires Sociales en conclusion des travaux de la mission sur la prise en charge des personnes âgées dépendantes" disponible sur le site de l'Assemblée Nationale
Comment a été réalisé ce rapport ?
" ... / ... Réalisé au terme d'une bonne cinquantaine d'auditions et sur la base de nombreux travaux précédents (Drees, Cour des comptes, Igas…), le rapport Rosso-Debord se propose d'abord comme un constat détaillé de la prise en charge de la dépendance aujourd'hui, sur fond de contraintes budgétaires croissantes ... / ... " - Source Localtis
Et oui, avec la rigueur économique qui se met en place pour entre 5 et 10 ans, si l'on en croit Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, il n'est plus envisageable que : " la France soit un modèle dans la prise en charge des personnes âgées et dépendantes"
Alors, comme il est hors de question d'augmenter les
impôts, une idée lumineuse est venue à Valérie Rosso-Debord : Faire payer aux futurs hypothétiques dépendants, environ 15 Euros par mois dès l'âge de 50 ans !
15 euro par mois ! Mais sur quelles bases s'appuie t-elle ?
Elle s'appuie sur : " des estimations fournies par les sociétés d'assurance, le montant de la cotisation « dépendance » pourrait avoisiner les 15 euros par mois,
pour une rente mensuelle d'environ 500 euros en cas de perte d'autonomie ... / ... "
Utilisant la métaphore, pour que les petits cerveaux que nous sommes puissent comprendre, elle nous explique son fonctionnement
" ... / ... la souscription d'une assurance des personnes contre la perte d'autonomie, permettrait d'assurer son universalité progressive par la mutualisation
des cotisations et la création d'un fonds de garantie. « Un peu comme l'assurance automobile, que tout le monde est obligé de souscrire » tout en souhaitant : " encadrer " le dispositif afin
d'offrir les " meilleures garanties " aux Français tout en limitant les coûts ... / ... "
Mais que les français se rassurent, cette nouvelle taxe sur la dépendance, ne devrait pas durer puisque nous assure la députée : " ... / ... ce nouveau système
de financement a vocation à remplacer progressivement la prise en charge publique de la dépendance, qui ne serait maintenue qu'à "titre transitoire", jusqu'à ce que " l'assurance dépendance
puisse se substituer au régime actuel de l'allocation personnalisée d'autonomie" ... / ... " - Source Gazette de la santé
Les mêmes français qui, ont l'habitude des taxes et contributions " transitoires" qui durent, apprécieront !
Ce que madame Rosso-Debord omet de nous dire, c'est que les assureurs sont fin prêts à intervenir, comme l'indique le très intéressant document, réalisé par Manuel Plisson de
IRI-Crea (Université Paris-Dauphine) et publié sur le site de la FFSA (Fédération française des sociétés d'Assurances) : "LE MARCHÉ DE
L'ASSURANCE DÉPENDANCE"
Extraits
: " La dépendance est bien un risque et non une période de la vie.... / ... Cela confirme qu'il s'agit bien d'un risque ayant donc vocation à être couvert par
l'assurance ... / ... "
Et en fin de document :
" ... /... dans un contexte de déficit public, et à prélèvements obligatoires constants, les pouvoirs publics seront plutôt incités à ne pas augmenter le
financement des dépenses de soins, voire à le diminuer. Un simple maintien voire un recul de l'aide publique ne sera donc supportable que si le marché se développe ... / ..."
Ce pragmatisme "colle" assez bien aux propositions de madame Rosso-Debord et nous laisse augurer du caractère " transitoire " de cette " assurance des personnes contre la perte d'autonomie "
Et ce marché devrait être juteux comme l'explique le document de Manuel Plisson. Puisque : " ... / ... Plus d'une personne sur
deux ne sera donc jamais dépendante (29 % parmi les hommes et 52 % parmi les femmes). La durée moyenne de dépendance lorsqu'elle survient est de 3,7 ans
pour les hommes et 4,4 ans pour les femmes. Par ailleurs, les durées longues en dépendance sont rares. Seuls 6 % des hommes et 16 % des femmes atteignant l'âge de 60 ans vivent plus de 5 ans en
dépendance ... / ... "
En termes clairs, voila donc un risque qui semble prometteur pour les assureurs, tout en exonérant, le gouvernement et sa majorité d'une promesse ... embarrassante !
Emmanuel Verny, le DG de l'UNA donne son avis sur cette vision de la prise en charge de la dépendance sur le site de la gazette de la santé - Interview complète
Question : " Selon Valérie Rosso-Debord, l'état des finances publiques est si dégradé que notre pays n'a plus le choix...
Emmanuel Verny : On a toujours le choix. La question est plutôt de savoir à quoi on donne le plus d'importance : est-ce à la baisse de la TVA dans la
restauration ou à la prise en charge des personnes âgées et handicapées ? ... / ... C'est un choix de société. ... / ... "
C'est d'ailleurs ce que les français ont cru percevoir ces derniers jours. Puisque, le ministre du budget a confirmé le maintien de la TVA à 5,5% pour les restaurateurs et que, la ministre de la
santé est entièrement mobilisée sur ... l'avenir de l'équipe de France de football et ... ses futurs résultats à l'Euro de 2016 ...
Il n'y a pas à dire, la : grande politique de la fin de vie" comme la "réforme du capitalisme" sont en marche
....
Slovar
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Babouse
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