J’étais son hochet (Attila Jozsef)

Par Arbrealettres


J’étais son hochet

Moi le hochet de ma Luce – devant
Tout un chacun ma Luce m’agitait…
Pour ma chérie, mes trésors s’épuisant,
Meilleur amant jamais je ne trouvais.
Et moi, poêle fêlé tremblant de froid,
Juste nourri par le lait que je bois…
Plus souffrant que moi, point n’en existait!

C’est Dieu qui garde – et j’en ai grand besoin -
Mon cœur, pauvre bol déjà ébréché.
Qu’on vienne à le prendre entre ses deux mains,
Qu’on l’attire à soi, c’est toujours chagrin…
Humain en somme, il est bon et mauvais,
Cette fois pourtant, bon ou pas, sachez
Que c’est tendrement qu’il faudrait l’aimer.

(Attila Jozsef)