Je me souviens qu'en 2006, certains détails m'avaient impressionnés, alors que d'autres m'avaient laissés de glace. Eh bien, la même chose s'est produite pour ma visite de 2006... et ce sont, essentiellement, les mêmes détails que j'ai aimé revoir et les mêmes choses sur lesquelles je suis passé rapidement.
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Un peu d'histoire est utile à comprendre la cathédrale de Séville. Je ferai donc un résumé très rapide de l'historique de l'édifice.
Après la conquête de d'al Andalus par les Maures, Sevilla est devenue la seconde cité d'importance après la "capitale" du Califat, Cordoba. Quand la pression des chrétiens du nord (ayant pris Toledo) a commencé à être trop inquiétante, le calife d'alors fait appel à un allié: les almoravides (musulmans du Maroc), qui réussissent non seulement à créer une forte opposition aux chrétiens en protégeant le sud musulman, mais l'envahissent carrément.
Après la reconquête chrétienne, la mosquée est "convertie" et consacrée comme cathédrale de Séville. Nous sommes en 1248. Un siècle plus tard, un tremblement de terre détruit une partie de l'édifice, et la partie supérieure de l'ancien minaret s'effondre. En 1402, on décide donc de démolir les restes de la mosquée et de construire une véritable cathédrale. On dit que l'intention était de bâtir un édifice tellement impressionnant que les générations futures croiraient que ses concepteurs étaient fous.
La cathédrale de Séville est reconnue comme la plus grande église gothique au monde. On disait qu'il s'agissait aussi de la troisième plus vaste église au monde, après S-Paul à Londres et St-Pierre à Rome. Des récentes mesures - basées sur les mètres cubes - la classent désormais première à ce chapitres également.
Mais malgré cette ambition de gigantisme, la cathédrale gothique n'arrive pas à impressionner autant que les deux ci-haut mentionnées. C'est quelque chose d'ériger un édifice de cette taille, tout en pierre, mais encore faut-il réussir à l'habiter, lui donner une âme. Pour ce visiteur-ci, une succession de dizaines de chapelles toutes richement décorées ne suffit pas à donner cette esprit au lieu; pire, après une douzaine de chapelles, on se lasse un peu, je dois dire, de la répétition des styles et des oeuvres présentes.
Ce tombeau, qui est un monument, est porté par quatre grandes statues. Et on n'est pas certain de ce qu'il contient. La version officielle: il s'agit des restes de Christophe Colomb. Quand Colomb est décédé, en 1506, ses restes ont été enterrés à Valladolid, où il est mort. Trois ans plus tard, sa tombe a été déplacée à Séville, dans le monastère Santa Maria, où on a aussi enterré son fils Diego. La veuve de Diego voulait que son mari et le père de celui-ci reposent à Hispaniola (L'île où Colomb a débarqué pour la première fois en Amérique, aujourd'hui partagée entre Haiti et la République Dominicaine). Suite a l'intervention de Charles V, en 1544, les deux tombes ont été déplacées à Santo Domingo, où on a aussi enterré, plus tard, le petit-fils de Colomb, Luis. Des travaux de rénovations auraient endommagés les tombes des Colombs à Hispaniola, et à ce moment-là, on aurait décidé de réunir les restes des trois dans un même tombeau. Quand l'Espagne a cédé Santo Domingo à la France, on a déplacé les restes vers La Havane, alors encore une colonie espagnole. En 1898, l'indépendance de Cuba sonna une nouveau déplacement du tombeau, qu'on ramena à Séville.
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Note: Comme ce billet comporte un texte relativement long, je reviendrai sur les détails architecturaux de la cathédrale dans un billet à part.