Microsoft a annoncé mercredi soir qu'il allait progressivement cesser la commercialisation de son téléphone lancé en avril, le Kin, spécialement destiné au marché des jeunes amateurs de réseaux sociaux.
«Microsoft a pris la décision de se concentrer sur le lancement (du système d'exploitation) Windows Phone 7 et ne livrera pas le Kin en Europe cet automne comme c'était prévu», a indiqué le groupe dans un communiqué.
«Nous continuerons aux États-Unis de travailler avec (l'opérateur) Verizon Wireless pour vendre les téléphones Kin actuels», a-t-il ajouté.
Avec cet appareil, qui semblait s'adresser à une classe d'âge allant des adolescents aux jeunes trentenaires, Microsoft emboîtait le pas à Google en lançant comme lui un téléphone portant son identité, dans l'espoir de mieux concurrencer l'iPhone d'Apple.
Mais l'appareil, avec des fonctionnalités inférieures à celles de nombreux téléphones multifonctions, avait été mal reçu par la plupart des chroniqueurs spécialisés.
Microsoft a précisé que l'équipe qui travaillait sur le Kin était intégrée à celle travaillant sur le système d'exploitation, afin d'«incorporer des idées et des technologies précieuses» pour les prochaines innovations du groupe de Redmond (État de Washington, nord-ouest des États-Unis) dans le domaine des télécommunications.
Le Kin, sorti en deux versions en mai et fabriqué par le japonais Sharp, est doté d'un écran tactile et d'un clavier coulissant. Il vise à faciliter notamment la consultation des sites Facebook, Twitter et MySpace, et le partage de photos, de textes ou de pages internet.
D'après l'analyste Matt Rosoff, de la société Directions On Microsoft, «dès le début, la sortie du Kin n'avait pas de sens», l'appareil devant inévitablement affronter la concurrence des appareils fonctionnant sous Windows Phone 7, attendus prochainement.
Rien n'annonçait cependant ce coup d'arrêt brutal, «on dirait que même l'équipe du Kin a été surprise aujourd'hui», a ajouté M. Rosoff - laissant penser que le téléphone avait été un échec commercial.
La nouvelle est tombée à peu près un mois après l'annonce du départ du patron des produits grand public de Microsoft, Robbie Bach, qui chapeautait notamment les consoles Xbox, les baladeurs Zune et la présence de Microsoft dans les téléphones portables.
Cette activité a été placée sous la responsabilité directe du patron du groupe Steve Ballmer.
«Je soupçonne que M. Ballmer regarde de très près l'activité des portables, et qu'il prend des décisions sur ce qui reste et ce qui saute», a ajouté M. Rosoff.