Lui s'est toujours rêvé en réalisateur, moi je le préfère comme acteur, un domaine où il excelle (comme dans Rois et Reine).
Ce film dérange. Le mélange subtil de colère, frustration, provocation, générosité et tendresse dérange. On ressent un perpétuel malaise devant le destin de ce producteur de télé contraint à partir aux Etats-Unis car il a laissé de mauvais souvenirs - et des dettes criantes - à ses amis et amies qu'il a utilisé et piétiné.
Il tente un come back avec cette production de spectacle "new-burlesque" : entendez une suite de tableaux de striptease pas du tout porno, réalisé par des femmes à la plastique particulièrement généreuse et qui, visiblement, aiment ça.
C'est à la fois ringard, attendrissant, plein de références cinématographiques et ...la chair est tout de même triste.
Ce qui étonne, c'est que le scénario soit tiré d'un reportage journalistique de Colette, lorsqu'elle battait les estrades sous un collant intégral. Elle décrit aussi cette ambiance toute en lumières sourdes dans "Mitsou". C'est non pas Back Street, mais Back Stage, "L'Envers du Music Hall".
Une direction d'acteurs et surtout d'actrices très sensible : retiendrons-nous les noms de Miranda Colclasure, réminiscence de Marilyn qui aurait eu le temps de vieillir et de s'empater, Suzanne Ramsey en Kitten on the Keys, pianiste et introductrice des numéros de ses consoeurs, Linda Mairni en Dirty Martini.? C'est peu probable et dommage, car elles sont vraies et donnent envie de les cajoler.
Mathieu Amalric est, comme à l'ordinaire, impeccable. Mais décidément, son film est un peu bancal.