Roman - Editions Phébus - 283 pages - 20 €
Résumé : Son père est une ombre solitaire. sa maison bruisse de silences et les murs de pierre suintent le mystère... La narratrice grandit clans une atmosphère lourde de non-dits. Pourquoi celui qu'elle appelle le Menuisier est-il si lointain ? Pourquoi sa famille semble-t-elle perpétuellement en deuil ? Elle aimerait poser des questions. ruais on est taiseux dans le Finistère. Livrée à ses doutes et à ses intuitions., elle écoute les murmures, rassemble les bribes. Tisse patiemment une histoire. Des années lui seront nécessaires pour percer le secret de son ascendance. mesurer l'invisible fardeau dont elle a hérité. D'une plume à la fois vibrante et pudique. Marie Le Gall décrypte l'échec d'une relation père-fille et touche au coeur.
Mon humble avis : Un livre qui a remporté le prix du roman Breton, souvent chroniqué avec enthousiasme sur la blogosphère et enfin, une auteure présente au salon des Etonnants Voyageurs de St Malo... Donc 3 bonnes raisons de l'acheter et de le lire dans les plus brefs délais !
Ce livre est un véritable chef d'oeuvre ! L'écriture y est magnifique, maîtrisée, soutenue sans être inaccessible. Douce, envoûtante, mélancolique, intimiste. Les mots semblent choisis avec précision pour décrire les sentiments qui lient, même dans le silence, des êtres proches que tout séparent. L'humour n'est pas absent non plus, lorsque l'auteur évoque "ses encadrés" (les innombrables défuns encadrés en sépia). C'est toute une époque de la Bretagne qui se déroule sous nos yeux, la Bretagne, la vraie, celle que je connais très peu, voire pas du tout. La Bretagne des paysans du Finistère. Outre la qualité littéraire de "la peine du menuisier", l'attrait culturel de ce texte est indéniable. Enfin, c'est un livre qui touche profondément, surtout lorsqu'il évoque la "folie" de la grande soeur", la relation manquée entre un père et sa fille et surtout, ces non-dits, vicieux, qui rongent petit à petit votre vie... et vous empêche de vous épanouir.
Alors, pourquoi 3 étoiles ( et non 4 ) attribuées comme ce livre le mériterait ? Parce que j'ai ouvert ce roman comme si j'ouvrais un écrin, sûre d'y trouver un bijou. Le bijou était bien là, mais il m'a fallu une bonne centaine de page pour le voir briller. Il était comme trop précieux pour que je puisse l'apprécier pleinement, pour que je sache comment le tenir, comment le porter sans l'abîmer... Une rivière de diamants peut être "lourde" à porter et ne pas convenir à tout le monde... Même s'il traite de la paysannerie, ce livre était un peu trop noble pour moi. Un livre peut-il être trop bien ??? Peut-être pas. C'est sans doute moi qui ne suis pas assez...
Alors, j'adresse toute mon admiration à Marie Le Gall. Un premier roman aussi remarquable, cela force le respect.