Episode 16. La finale

Publié le 14 juin 2007 par Olivia Toja

L’année dernière, le 13 juin, on avait fait des pancartes. On s’était habillées en vert et on chantait le très hype « Où sont les femmes ? ». On était sûres que le papillon sorti de sa chrysalide, le vilain petit canard, allait enflammer la soirée. C’était la vibe Turtle… On pensait qu’après « ça », plus personne ne pouvait nous bouleverser autant. Et puis… il a fait la couverture des « grands » magazines, il a éclipsé les autres candidats dès les castings, il a osé dépoussiérer les tubes les plus ringards, il s’est montré et métamorphosé à chaque prestation. On ne sait pas s’il s’appelle vraiment Doré, mais en tout cas, ça brille… Hier, la finale de la Nouvelle Star n’était pourtant pas « l'apothéose d'une saison exceptionnelle » (bien survendue par Virginie Efira), non, c’était la rencontre entre un génie et un gentil-garçon-à-sa-maman. Au bout de ce show trop long, de ces reportages vus et revus et d’un suspense rasoir, les paillettes sont tombées sur Julien… Et ça, ça valait bien un double commentaire : celui d’Olivia en rose ; celui de Virginie en vert.

Sur « Foule sentimentale », le retour des anciens… Ahhhhh, Soma et Raphaëlle (elle avait gardé la plus belle robe pour la finale) ! Ça fait peur !!!! Ohhhh, il y a aussi Cannelle… on l’avait oubliée (et on était bien contents !). Et puis Julien arrive. Dès les premières secondes, en haut des escaliers, il domine… Le petit déhanché, le petit sourire… À l’aise.
Les dix candidats sont au complet. Faut-il que nous, la foule, soyons sentimentale ou est-ce cette bande de djeun’s qui l’est ? Il semble que c’est à la toute dernière finale de la Nouvelle Star que nous allons assister… Votez !! Les perdants s’éclipsent pour laisser passer les finalistes. Dès les premières notes à la Elvis, on sait que ce sera lui. « Il est tranquille, ce type », dit César à Rosalie parce qu’il jalouse David. Et l’héroïne répond : « ça s’appelle le charme… ».

Tigane commence par  « Celebration » de Cool and the Gang… Non, Dédé, c’est pas la veste en lamé qui fait le funk.
Aaah, so funky… Il saute bien Tigane. Il a de belles jambes et une belle carrure… Ah bon, faut pas regarder que les muscles ? Et c’est pas la même reprise que la semaine dernière et encore la semaine d’avant ? Rien de nouveau pour Tigane : tout passe et repasse dans la même moulinette nasillarde.

Et si on nous servait un petit duo pour que l’émission finisse encooooooore plus tard ? « Marianne était jolie » : on a mis des photos partout de la dame pour nous en convaincre... Non, plus niais, c’est dur !!
Aïe, l’héroïne monte sur scène. Attention les boys, vous avez l’air de deux nains à côté d’un menhir !!!

Enfin, Julien est seul sur « Smells Like Teen Spirit »… Merci mon gars, le velours rouge, c’est sympa ! Trop bien de nous indiquer les tendances ! Je mets une option pour cet hiver.
Ouf ! On va sortir du romantico-cucu… Julien va crier sa race sur Nirvana ! Mais non, dans son costard improbable, le rouquin se la joue mi-crooner, mi-torero (c’est Marianne ou Tigane, le taureau ?). Il dodeline et nous embarque avec sa voix puissaaaaaante. Huuuumm !!

On a transpiré en même temps que Julien, mais il va falloir revenir à la triiiiiste réalité : Tigane a pris des cours avec sa maman. Et il a quelque chose à dire aux fifilles : « Ne retiens pas tes larmes ». Ce n’est pas seulement doucereux… c’est faux et ça manque de mélodie. Sur « Hey Ya », Baltard en au bord de l’extase, mais je ne comprends toujours pas… Soudain j’ai peur : il peut gagner (c’est Monsieur Savon qui le dit).
Quand Tigane chante Amel, c’est tellement chamallow, que, moi, ça m’écœure. Ce délicieux pantalon à carreaux n’apaise pas mon sentiment. Et ce chandail vert, c’est exprès pour moi ? Tigane, ce soir, les stylistes t’ont gâté ! Julien, reviens !!!!

Sur « You really got me » des Kinks : c’est grave l’épilepsie !!!! Julien n’a plus sa barrette, mais ça se termine en orgasme avec corps secoué de tremblements… C’est trop puissant, érotiquement parlant, pour une fraîche accouchée… Comme il vaut mieux que je me calme, Julien me ramène à mes 5 ans quand je voulais être Claudette. « Mal Aimé » a été écrit pour lui… Julien, laisse-moi quelques semaines pour me délester de quelques quintaux kilos et je postule pour faire Julienette.
Dans un reportage, une mémé qui fait son marché aime Julien et dit de lui « il a un vrai groove ». C’était bien tenté de replacer ça, mamie, sauf que Julien ce n’est pas vraiment le groove. Julien, c’est le rock dur, la pop pétillante, la variétoche annoblie, la balade, le tantrisme, l’humour décalé, le show, le sexe, la métamorphose, la folie… Ils sont plusieurs dans sa tête. Même s’il hurle « chauffer les gamelles » sur les Kinks, même si sa choré le fait ressembler à un pantin désarticulé, il nous rappelle Mick Jagger, Bowie, Kurt Coben, Jim Morrison et… Rocco Siffredi. Il finit allongé sur scène. Exsangue. Essoufflé. En sueur. Drogué. Pas sûr, Dédé, que Julien ait « enlevé son masque ». D’autres univers sont encore à découvrir. Alors, comme un cadeau final, il va nous susurrer qu’il est mal aimé. Le visage est marqué, la voix est posée, la gestuelle est sobre, les boutons de manchettes et le nœud de cravate sont parfaitement défaits : tout est là pour mettre un point final à notre rencontre. C’est parce qu’il a su nous surprendre que Julien se paye le luxe de la carte ultra-classique pour nous dire adieu. Il nous demande, les filles, de continuer à l’aimer (et bien encore !). Pour la première fois, il nous embarque dans un doux premier degré, « sans cynisme ni moquerie », dira-t-il après son sacre.

L’un contre l’autre, le « Prince noir et chevalier blanc » terminent l’émission… Mon Dédé, je vote pour toi ! Le temps des remerciements est arrivé.… C’est trop long, je m’endors ! Marianne, on en a rien à foutre de qui te peigne !!!!!! On veut pas y aller chez ton coiffeur… On a une dignité nous !
Le duo « Ebony and Ivory » était-il aussi symbolique que je l’ai perçu ? Est-ce une manière de se racheter de ce fameux prime qui s’est conclu par l’éviction de 80% des candidats blacks ? Cette dernière chanson bien neuneu a préparé l’arrivée de Maître Nadjar. Il est sifflé… Bah quoi ? Tout le monde s’aime, non ? On aime même le coiffeur de Marianne, c’est dire.

Le verdict tombe. C’est le burn-out total. Mais NOTRE Julien reprend les Kinks dans une version encore plus trash. C’est vraiment la fin : quand Virginie Efira dit qu’elle est « en train de bouffer son micro », Dédé ne relève pas… il préfère remercier Socrate, Lao Tsé et Pythagore. Et evene.fr, alors ???
Bon. C’est fini. Même pas peur. Même pas de surprise. C’est juste un truc qu’on sait depuis des mois. Bon, on fait quoi l’année prochaine ?

PS : Julien est invité à l’émission « En aparté » vendredi 14/6 sur C+ à 13h15.