Pour les non anglophones, le nom de ce groupe français signifie «jaillissement» et, à l’écoute de leur premier album, «Everybody’s God», on se dit que ce choix est plutôt judicieux. Entretien avec Mathieu, clavier et chanteur en chef.
A quel moment l’aventure Gush a-t-elle démarrée ?
Mathieu : C’était il y a 5 ans quand, avec mon cousin, Yan, on a commencé à enregistrer des morceaux dans notre coin, en marge des groupes dont on faisait partie à l’époque. On s’est alors dit que l’on tenait quelque chose d’original qu’il fallait creuser. Xavier et Vincent nous ont rejoint sur le projet et on a alors décidé de se consacrer à 100% à Gush.
D’où vient ce nom ?
En fait, on n’avait pas envie d’avoir un truc à rallonge. On voulait trouver un nom court qui soit efficace et à l’image de l’énergie que l’on peut avoir sur scène. On trouvait que ça sonnait bien donc on l’a adopté.
Pouvez-vous me parler de votre première expérience discographique ?
Avant d’enregistrer cet album, on avait déjà réalisé un EP du nom d’« Amazing ». Il était totalement auto produit et nous avons réalisé nous-mêmes la pochette. Je me souviens que nous avons gravé les CD avec un nom de label bidon. Je ne sais même plus si on vendait cet EP (rires).
Aviez-vous déjà aménagé un home studio ?
Comme j’ai fait des études de son, je m’intéresse beaucoup à toutes les techniques d’enregistrement. Le jour où j’ai eu le logiciel Protools entre les mains, ça a été une révolution parce que c’était le programme qui était dans tous les grands studios. De fil en aiguille, on s’est de plus en plus équipé et on a de plus en plus voulu tout faire par nous-mêmes. Ce qui nous intéressait le plus, c’était de pouvoir contrôler ce que l’on enregistrait. C’était important pour nous de pouvoir mettre en forme le son que l’on avait dans la tête.
Quels sont les producteurs ou les artistes qui vous ont marqué ?
Quelqu’un comme Rick Rubin est une influence commune aux quatre membres du groupe. En tant que producteur, on trouve vraiment qu’il a fait des trucs de dingues notamment avec les albums de Johnny Cash, les Red Hot Chili Peppers ou les Beastie Boys. Sinon, on aime beaucoup Jack White, sa façon de voir les choses, son procédé de création musicale ou Beck, un mec autant dans la régie que dans le studio.
Peux-tu nous parler de l’enregistrement proprement dit de « Everybody’s God » ?
On avait depuis longtemps le fantasme d’enregistrer sur bande analogique. Puis, on voulait s’éloigner des techniques d’enregistrement numérique sur ordinateur où tout est calé, nettoyé, trop propre. Nous nous sommes procurés un magnétophone 24 pistes à l’ancienne et on s’est lancé même si on n’y connaissait pas grand chose car, l’analogique, c’est un autre monde. On a fait ça en bricolant et c’est ce qui nous a plu. De toute façon, quoi que tu fasses avec cette machine, tout ce que tu joues sonne bien.
Comment pourrais-tu décrire votre style musical à quelqu’un qui ne le connaîtrait pas ?
En fait, on compose tous donc c’est peut-être ce qui donne une telle variété à notre musique. A la base, on voulait pouvoir jouer nos chansons à la guitare et avec nos voix. Sinon, on peut dire que le chant et les harmonies vocales ont une très grande place dans notre musique. On adore plein de choses qui vont de l’electro en passant par le zouk ou le hard rock et je crois que cette variété d’influences se ressent d’une manière ou d’une autre.
Propos recueillis par Laurent Gilot
Photo : DR
Gush, Let’s Burn Again, video