Fortune, Staring At The Ice Melt, interview

Publié le 24 avril 2010 par Laurent Gilot @metalincmag

Le premier album des français de Fortune, « Staring At The Ice Melt », nous replonge littéralement dans les ambiances pop 80’s tout en sonnant vraiment actuel. Nous avons voulu en savoir plus sur ce premier effort avec le chanteur et multi-instrumentiste Lionel Pierres. Entretien.

Dans quelles conditions avez-vous enregistré votre premier album ?
Lionel Pierres : Tout s’est fait au studio Le Hameau, au Mans, qui a été créé par un ancien programmateur de la Flèche d’Or. La composition de l’album proprement dite s’est étalée sur presque deux ans et nous sommes restés trois semaines en studio, alors que le mixage a couru sur un mois environ. Sur cette partie, on a travaillé avec Stéphane « Alf » Briat. D’un point de vue instrumental, nous sommes un peu des touche-à-tout… Que ce soit Pierre Lucas, François de Miomandre ou Pierrick Devin, chacun peut jouer de plusieurs instruments. Sinon, on a fait appel à Arnaud Roulin (Poni Hoax) pour jouer de la basse au clavier sur les morceaux. La plupart du temps, on programme ces parties sur Reason ou autres mais là, on voulait donner plus d’humanité à nos basses, on voulait qu’elle soient vraiment jouées… Ce qui nous plaît dans Poni Hoax, c’est que le côté basse/batterie fonctionne super bien.

De quelle manière s’organise le processus de création entre vous ?
En général, je commence par travailler sur les compositions avec Pierre. On habite tous à Paris mais on s’envoie les morceaux par e-mail pour pouvoir échanger plus rapidement. Chacun rajoute des choses par rapport au morceau original. On travaille tous les deux sur la structure et les arrangements. Après, en répétition, on bosse avec notre batteur, Hervé Loos, sur les rythmiques.

Quel est votre équipement ?
Chez nous, nous n’avons pas énormément de matériel. On a juste des microKorg qui nous permettent de composer d’une manière basique. Pour notre album, nous nous sommes pas mal servis des synthés que l’on a eu à notre disposition au studio du Mans, que ce soit un Moog-rock, un Pro-One, un Voyager, un SH-1 ou un Clavinet, que l’on a beaucoup utilisé sur l’album.

Sur « Staring At The Ice Melt », vous ne cherchez pas à cacher vos influences eigthies…
En fait, la musique de cette époque fait partie de nos influences mais on ne s’est pas dit que l’on allait essayer de copier le style et le son de ces années-là. On a beaucoup d’influences rock, indie rock et également techno, c’est ce qui donne le son de Fortune. D’un autre côté, on aime beaucoup le style de production du début des 80’s avec des formations comme Blondie ou les Talking Heads. C’est une période musicale où tous les genres se mélangeaient, que ce soit le hip hop, le disco, l’electro… C’est cette mixité que l’on a voulu retrouver sur l’album.

Par rapport à cette influence 80’s, j’imagine que beaucoup de gens vous font la remarque…
En fait, c’est une question de génération. Un mec de 40 balais va dire que notre musique ressemble à New Order alors que, personnellement, je ne connais pas très bien ce groupe (rires). Quelqu’un de plus jeune emploiera d’autres références comme Phoenix ou M83, par exemple… Quoi qu’il en soit, on prend toujours ce genre de comparaison comme un compliment parce qu’on écoute tellement de choses différentes.

Justement, qu’écoutais-tu dans les années 80 ?
Dorothée et Michael Jackson (rires). Mais, au début des années 90, je me suis plutôt intéressé au rock avec Nirvana puis à l’electro avec Daft Punk ou les Chemical Brothers.

Sur scène, est-ce que vous essayez de reproduire le plus fidèlement possible les morceaux du disque ?
Pour le moment, on est proches des versions originales mais, de plus en plus, on essaye de faire des versions « extended ». Il y a certaines parties que l’on joue de manière différente d’un concert à l’autre. On essaye d’élargir de plus en plus le spectre des morceaux, c’est en tout cas notre volonté.

Propos recueillis par Laurent Gilot
Photos : The Judge

Fortune, « Staring At The Ice Melt » (Disque Primeur/EMI)
Sortie le 22 mars 2010

www.myspace.com/ilovefortune

Fortune, Gimme