Magazine Cinéma
Artistes : Bon anniversaire, Chacha ! Quasiment seul cinéaste français vivant « classique » aussi médiatique, Claude Chabrol fête actuellement ses 80 ans, pour environ autant de films et téléfilms. Si tout le monde connaît la crème de sa filmographie - ses chefs-d’œuvre Nouvelle Vague (Le Beau Serge, Les Cousins), sa période pompidolienne avec Stéphane Audran (plus de 20 films en commun, dont La Femme infidèle, Le Boucher, Les Noces Rouges, Juste avant la nuit) accompagnée soit de Michel Bouquet, Maurice Ronet ou Michel Duchaussoy, puis sa période Huppert (Violette Nozière, L’Ivresse du pouvoir, La Cérémonie, entre autres),- on connaît moins le reste…
Et pourtant, les miettes d’un gâteau sont aussi délectables que le gâteau !…Zoom donc sur une filmo très éclectique, au travers de ses nanars et autres bizarreries, qu’on ne voit malheureusement plus trop sur les écrans ou dans les bacs.
- Ophelia (1961) : une adaptation déguisée de Hamlet, revu par son ami et scénariste Paul Gégauff. Exercice de style, invisible depuis bien longtemps.- Le Tigre aime la chair fraîche / Le Tigre se parfume à la dynamite (1964/65) : quels titres ! Roger Hanin en OSS 117 des bazars…L’acteur co-signe les scénarios, Chabrol s’amuse, le spectateur un peu moins… ! Le cinéaste y fait tourner 2 acteurs majeurs de son univers futur : Stéphane Audran et Michel Bouquet.
- Marie-Chantal contre Docteur Kha (1965) : version chabrolienne des Barbouzes, avec Marie Laforêt en guise de Mireille Darc, accompagnée de Stéphane Audran et Roger Hanin… On ne change pas une équipe qui gagne, surtout quand elle s’appuie sur un scénar signé Jacques Chazot et un méchant incarné par le légendaire Akim Tamiroff (Lord Jim, La Soif du mal)… !
- La Route de Corinthe (1967) : drôle de film d’espionnage situé pendant la Guerre Froide…Chabrol se prend au sérieux, pour une histoire qui se voudrait du John Le Carré.
- La Décade prodigieuse (1971) : raté dans toutes ses largeurs, de l’aveu même de Chabrol : « un navet non-prémédité ». Pudding mystique à la lisière du fantastique, avec Orson Welles, quand même, Gotlib s’en moquera même dans ses Rubriques à brac !
- Nada (1973) : malgré Manchette, malgré un casting bien trouvé pour incarner des desperados post-68 (Fabio Testi, Maurice Garrel, Lou Castel, Mariangela Melato), Chabrol n’est pas à son aise. Trop idéologique.
- Les Innocents aux mains sales (1974) : Romy Schneider entre Rod Steiger et Paolo Giusti, dans une sorte d’hommage à Clouzot, situé dans la jet-set tropézienne et arbitré avec flegme par Jean Rochefort, dans le rôle de maître Légal (sic)…Très mauvaise entente entre Chabrol et son actrice principale, le film ne s’en remet pas.
- Les Magiciens (1975) : Jean Rochefort (décidément, pas de chance avec Chabrol !), Franco Nero, Stefania Sandrelli et Gret Froebe dans les dédales d’un complexe hôtelier international situé à Djerba, d’après Frédéric Dard…. Chabrol : « J’ai trop honte ! »
- Folies Bourgeoises (1976): selon Chabrol lui-même, son plus mauvais film, tout court. Un sens aigu du casting (réunir sur un même plateau Bruce Dern, Stéphane Audran, Francis Perrin, Tomas Millian, Curt Jurgens et la playmate de l’époque, Sydne Rome, chapeau !), pour adapter Lucie Faure, épouse d’Edgard… Réédité sous le manteau en DVD début 2009 en édition limitée, pour amateurs seulement !
- Les Liens du sang (1977): tourné au Canada, en langue anglaise, d’après un roman d’Ed McBain, avec Donald Sutherland, Stéphane Audran et Donald Pleasance. Pas vu, pas pris. Rarement évoqué par Chabrol lui-même. A réévaluer ?
- Alice ou la dernière fugue (1977) : Sylvia Kristel (Oui, Emmanuelle !) dans une relecture très personnelle du mythe créé par Lewis Carrol, avec Charles Vanel, Jean Carmet et André Dussolier. Pas très réussi, mais curieuse incursion de Chabrol dans un genre anglo-saxon : le conte gothique.
- Le Cheval d’Orgueil (1981) : Chabrol en bigouden, faut se pincer pour le croire ! Rien, rien ne fonctionne dans cette adaptation du best-seller de Pierre Jakez Héliaz. Autant demander à Spielberg d’adapter Pagnol… D’après Chabrol himself, le film aurait fait plus d’entrées en Bretagne que dans le reste de la France. Au même moment, Truffaut réalisait Le Dernier métro….
- Le Sang des autres (1982) : une commande de HBO, décliné en version ciné et version TV. Rien ne marche, dans cette adaptation du roman de Simone de Beauvoir, excepté les troupes nazies autour de la Concorde !
- Jours tranquilles à Clichy (1990) : quand Chabrol s’attaque à la jeunesse d’Henry Miller… Mais pourquoi donc lui ? Deux auteurs aux antipodes l’un de l’autre, des scènes grivoises comme M6 n’en diffuse plus. Tout est toc, dans cet euro-pudding Cinecitta… Ratage total !
- Docteur M (1990) : Alan Bates, Jennifer Beals (oui, FlashDance !) et Jean Benguigui pour cet hommage au cinéaste favori de Chabrol, Fritz Lang, dans un euro-pudding tourné dans les studios de Babelsberg, alors que le mur de Berlin s’effondrait. Le film aussi. Jusque-là, le dernier nanar de Chabrol.
Finalement, sur près de 50 films, une dizaine de nanars, c’est un excellent cru ! Et pour le plaisir, mon nanar Chabrol à moi : Rien ne va plus… Tout est dans le titre, avec en plus Serrault, Huppert et Balmer en roue libre. Du grand bazar ! Et vous, si vous deviez désigner votre nanar Chabrol, lequel choisiriez-vous ?
Travis Bickle
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