Lorsque le malheur semble frapper les rescapés de l’affrontement contre le terrible Dracula, que des jeunes femmes sont assassinés sans pitié dans les rues de Paris l’ombre de Dracula semble planer à nouveau.
Se retrouvant face à leurs démons, en proie à la peur et aux souvenirs qui les ont marqués à tout jamais ceux qui autrefois combattirent le démon vont affronter un mal bien pire
Lorsqu’un mythe est repris et qu’il lui est donné une suite, quelle qu’elle soit, on ne peut que se montrer méfiant à priori. Si on lui prête une filiation naturelle par l’association d’une personne de la famille de l’auteur original on se dit que ça ne peut être pire comme coup de pub.
Pourtant à la fois poussé par la curiosité et surement aussi par le fait que je sois du genre bienveillant envers les adaptations et réécritures diverses d’histoires j’ai eu envie de tenter la lecture de ce roman.
M’attendant presque à tout j’ai été surpris de voir à quel point déjà les deux auteurs étaient des passionnés du mythe et de la version originale de Bram Stoker. Certes le fait d’y associer l’arrière petit neveu est une manière de faire porter caution du nom de Stoker sur cette suite.
Se basant sur des notes laissées par Bram, qui avait semble t’il prévu une suite. Intégrant certains éléments que l’auteur avait sciemment laissés de côté dans l’œuvre originale nous sommes en présence d’un étrange roman.
Je n’ai jamais vraiment aimé les œuvres qui mélangent allègrement la fiction pure et dure et l’hommage en y ajoutant des pointes de réalismes. J’entends par là que d’avoir voulu faire de Bram Stoker un personnage du roman me semble à la fois inutile et peut être même déstabilisant par moments.
Alors oui au regard des productions vampiriques actuelles, celle ci fait renaitre le mythe de ce bon Dracula en nous le présentant comme un héros gothique et romantique, très vite on dessine les contours du personnage et de ce qui va se passer dans la suite du roman.
Certes le sens de la narration n’a rien de commun avec celui de Bram Stoker mais pour autant il faut dire que certains passages ne manquent pas de véhiculer leur lot d’émotion.
Mais pour autant est-on face à une œuvre qui aura le même succès et le même retentissement que l’œuvre originale? Certes pas, la structure en est bien trop contemporaine, je dirais presque convenu.
Les personnages sont repris de manière finalement assez classique devant s’affronter eux mêmes avant d’avoir la possibilité d’affronter l’ennemi qui les préoccupe.
J’ai trouvé le roman divertissant, ce n’est pas un chef d’œuvre, ce n’est même pas réellement une suite au sens strict tant je dois dire que je dissocie cette histoire de l’histoire originale.
Disons que c’est une réinvention d’une suite possible de Dracula, avec son lot d’incohérence, de passages parfois moins palpitants, mais toujours dans une sorte de respect religieux des notes.
Je crois que le problème principal est là, à force de connaitre le mythe sur le bout des doigts, d’avoir puisé dans les ressources laissées par Bram Stoker après sa mort, les auteurs ont un peu oubliés qu’ils avaient toute latitude pour reprendre en main l’histoire, les personnages et pour les faire évoluer vers autre chose.
Dans ce cas probablement on n’aurait du éviter de parler de suite, mais je crois qu’un léger éloignement de l’œuvre originale et de ses diverses adaptations (dont on sent malgré tout l’influence sous jacente) aurait été surement plus adaptée.
A n’en pas douter, je pense que ce roman fera un bon script pour une éventuelle nouvelle adaptation au cinéma.
En bref un livre ni plaisant ni déplaisant agréable à lire et après tout c’est tout ce qu’on demande ou presque, peut être juste un peu trop prévisible dans l’ensemble. Dommage…
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