Shéhérazade parle
« Pour que du fond du souvenir
Je touche votre bel été
Que de portes il faut ouvrir
Et que de rideaux à remonter !
Pour changer mes étoiles noires
En votre vivante clarté
Pour que du fond de la mémoire
Je vienne à pas précipités.
Après avoir vécu de contes
Je veux vous conter mon histoire
Et que ma voix soit lente ou prompte
Ma mémoire vous donne à boire.
Je vous dirai ce que j'ai vu
Et ce que j'aurai deviné
Et ne soyez pas étonnés
Moi qui fus longtemps éloignée
Si je suis là de plus en plus.
Veuille m'aider, ô poésie,
A faire revivre ma vie,
Toi qui rassembles tous les temps
Dans ce qu'ils ont de ressemblant
Les visages n'ont pas changé
Aucun d'eux ne m'est étranger
Ecoutez donc, mes nouveaux frères,
Comment les choses se passèrent ! »