Les mauvaises nouvelles ont soufflé en rafale cette semaine, affolant les Bourses : les statistiques font douter les investisseurs de la solidité de la reprise économique mondiale.
La Chine, locomotive de la croissance mondiale, donne des signes de faiblesse : le Conference Board a abaissé son estimation de croissance pour avril de 1,7% à 0,3%.
Le Japon a déçu les attentes : en mai, son taux de chômage est monté à 5,2% de la population active (3,47 millions de chômeurs) contre 5,1% en avril. Les économistes étaient plus optimistes : ils prévoyaient 5%… La production industrielle a faibli de 0,1% durant ce mois de mai. Autre indice japonais préoccupant : celui de la consommation des ménages, qui a régressé de 0,7% en mai par rapport à son niveau d’il y a un an.
Reuters a répercuté une enquête publiée par le cabinet de services aux entreprises ADP estimant à 13 000 le nombre de créations d’emplois en juin dans le secteur privé américain : nettement moins que les 60 000 créations d’emplois anticipées par les économistes que Reuters avait consultés. On attend les chiffres officiels vendredi. Le moral des ménages américains commence à s’effondrer : l’indice de confiance est à 52,9 points en juin alors qu’il était prévu à 62,8. Il était beaucoup plus haut en mai : 62,7… C’est une grosse panne de moteur pour l’économie mondiale.
En Europe, le moral ne va pas fort non plus. Celui des ménages français poursuit sa chute, selon l’INSEE : un point de perdu en juin, 9 depuis le début de l’année. À ces inquiétudes s’ajoutent celles suscitées par la crise de la dette publique en Europe : les banques européennes doivent rembourser 545,5 milliards de dollars de prêts d’urgence à partir de demain jeudi.
La Banque des règlements internationaux (BRI) a mis en garde contre les risques d’une nouvelle crise. Tout cela rend les marchés nerveux, comme l’a montré le dévissage boursier de mardi dernier. La situation est grave : le Président Obama a déclaré mardi que lui et le Président de la FED, Ben Bernanke, admettent que la reprise de l’économie américaine n’est pas suffisamment forte et soutenue, notamment à cause de la crise de la dette en Europe.
« La reprise va continuer et il n’y aura pas de récession à double creux », a déclaré mardi Dominique Strauss-Kahn, le patron du Fonds monétaire international. Il applique la méthode Coué ou celle des sorciers africains appelant la pluie pour la faire venir…