The Mother (Baby Blues)
Résumé: Une jeune mere de famille peine à élever ses quatre enfants en l’absence de son mari chauffeur routier. Atteinte de dépression post partum suite à la naissance de leur dernier né, elle finit par craquer et s’en prendre violemment à ses enfants. Jimmy, l’ainé de la famille, va tout faire pour tenter de protéger ses frères et sœurs de la folie meurtrière de leur mère.
Nouveau DVD fourni avec Mad Movies, The Mother traite d’un sujet d’actualité souvent passé sous silence, la dépression post partum chez les mères, problème psychologique pouvant les pousser à s’attaquer à leurs propres enfants. Un sujet en or qui aurait pu donner un film à la fois effrayant et dérangeant, dans la lignée du perturbant Girl next Door. Malheureusement, si la mise en place du film est plutôt réussie, avec une montée graduelle de la folie de la mère de famille, il n’en est pas de même par la suite. En effet, à partir du moment où la folie meurtrière de la mère se manifeste (par le meurtre du nouveau né), le film commence à partir en live. Au lieu d’une bande dérangeante et angoissante, on se retrouve plutôt avec une sorte Shining du pauvre assez mou et souvent peu crédible. Shining qui est d’ailleurs cité à plusieurs reprises (tout comme La Nuit du Chasseur), que ce soit lors de la poursuite dans le champ de blé, réminiscence du climax du film de Kubrick, ou lorsque la mère défonce une porte à coup de hachoir. Alors qu’il aurait pu pondre un petit film efficace mettant le spectateur mal à l’aise, le réalisateur Lars Jacobson ne parvient jamais à impliquer celui-ci. Les meurtres des enfants, sujet pourtant ô combien tabou, sont ici quasiment inoffensifs et peinent à induire une quelconque réaction chez le spectateur (mis à part peut-être celui de la petite fille). La faute d’une part à un rythme assez mou (le comble pour un film d’à peine plus d’une heure), à un manque de tension flagrant, et surtout à une enfilade de clichés ruinant toute crédibilité (le chien courageux, le voisin qui se fait tuer, la mère qui poursuit ses gosses sur une moissonneuse batteuse et se fait arrêter par un coup de lance pierre de son fils !) Et si les gosses s’en sortent à peu près correctement (sans être exceptionnels), le jeu de l’actrice principale passe d’une certaine finesse (le début) à une surenchère grotesque. Et le final ouvert archi convenu achève de placer le film au rang de petite bande horrifique aussitôt oubliée après visionnage.
Note : 3/10
USA, 2009
Réalisation: Lars Jacobson
Scénario: Lars Jacobson
Avec: Colleen Porch, Ridge Cannipe
Les Disparus (Aparecidos)
Résumé : Un frère et une sœur se rendent en Argentine pour signer les papiers autorisant à débrancher les machines gardant leur père en vie. Pablo, qui n’a jamais connu son paternel, convainc sa sœur de l’accompagner dans la maison de celui-ci. Sur le chemin, il trouve un vieux carnet dans la voiture de leur père. Ce carnet raconte avec force détails les meurtres d’un couple et de leur petite fille. Intrigué, Pablo décide de passer la nuit dans l’hôtel où les meurtres ont eu lieu. Pendant la nuit, Malena et Pablo entendent du bruit et s’aperçoivent que les fantômes de la famille assassinée rejouent les meurtres dans la chambre d’à côté…
L’Espagne s’est fait au fil des années une spécialité des films de fantômes, souvent avec succès, mais au point de commencer à lasser le public. Pourtant, il serait dommage de passer à côté des Disparus, qui propose plus qu’une banale ghost story ibérique. Commençant comme un grossier repompage du génial Jeepers Creepers de Victor Salva (un frère et une sœur en road trip découvrent un secret qu’ils n’auraient pas dû et se retrouvent poursuivis par un tueur au véhicule tout rouillé), Les Disparus bifurque heureusement très vite dans une autre direction, l’argument fantastique permettant au réalisateur et scénariste Paco Cabezas de s’intéresser à une période noire de l’histoire de l’Argentine. En effet, plus qu’un banal thriller fantastique (même si cet aspect n’est pas négligé et plutôt réussi), Les Disparus est surtout un film émouvant sur les exactions et tortures commises dans le pays sous le règne de la junte militaire dans les années 80. En résulte un film certes pas extrêmement effrayant, mais foncièrement attachant, porté par deux jeunes acteurs formidables dont la complicité est palpable. Même si la plupart des événements sont prévisibles et que le film se perd parfois dans ses différentes pistes, Paco Cabezas réussit à tenir le spectateur en haleine jusqu’au bout et termine son film sur une magnifique scène des plus émouvante, portée par la belle musique d’Oscar Araujo. Une bonne surprise à découvrir sans plus attendre.
Note : 7/10
Espagne, 2007
Réalisation : Paco Cabezas
Scénario : Paco Cabezas
Avec : Ruth Díaz, Javier Pereira
Top Cops (Cop Out)
Résumé : Mis à pied sans solde suite au fiasco de sa dernière enquète, Jimmy (Bruce Willis) n’a pas d’autre choix que de revendre une carte de baseball rarissime pour pouvoir payer à sa fille le mariage de ses rêves. Malheureusement pour lui, il se fait dérober la carte par deux petites frappes alors qu’il tente de la vendre. Avec l’aide de son partenaire Paul (Tracy Morgan), lui aussi mis à pied, il va tenter de récupérer la fameuse carte par tous les moyens…
Avec Top Cops (mon dieu, quel titre ridicule !), Kevin Smith s’attaque au buddy movie policier, genre absent des écrans depuis quelques années. Et après les excellents Clerks 2 et Zack and Miri make a Porno, on était en droit de s’attendre à une très bonne comédie. Malheureusement, c’était sans compter d’une part les soucis de production du film (a priori remonté par le studio) et surtout la présence à l’écran de Tracy Morgan, peut-être l’acteur noir le plus agaçant depuis Chris Tucker. C’est bien simple, Morgan plombe absolument toutes les scènes dans lesquels il apparait (ce qui en fait beaucoup, vu qu’il partage la vedette avec Bruce Willis). Absolument insupportable, l’acteur débite des flots de paroles ininterrompus, et est totalement en roue libre du début à la fin, à tel point qu’on a envie de l’étrangler au bout d’à peine quelques minutes de film. A ses côtés, Sean William Scott a presque l’air de jouer en finesse, et Bruce Willis parait quasi transparent.
Le pire, c’est qu’on a parfois l’impression que Kevin Smith s’auto-parodie, utilisant certains gimmicks de son cinéma jusqu’à la nausée : les dialogues longs et au langage fleuri sont ici limites orduriers, les références à la pop culture tombent à plat, etc. Seules deux trois très rares scènes arrivent à arracher un sourire, notamment l’interrogatoire du début, au cours duquel Morgan utilise des répliques de film pour intimider le suspect.
L’heure et demi de film est donc un pur calvaire, et on attend impatiemment que les lumières se rallument pour enfin pouvoir fuir et oublier ce ratage quasi intégral, indigne du talent du réalisateur.
Note : 2/10
Etats-Unis, 2010
Réalisation : Kevin Smith
Scénario : Robb et Mark Cullen
Avec : Bruce Willis, Tracy Morgan, Sean William Scott, Michelle Trachtenberg, Adam Brody
Run and Kill (Woo Sue)
Résumé : Alors qu’il est en train de noyer son désarroi dans l’alcool parce qu’il vient de découvrir que sa femme le trompe, Cheung (Kent Cheng) accepte l’aide d’un truand qui lui propose d’éliminer l’épouse infidèle. Le lendemain, au réveil de sa cuite, il ne se souvient plus de rien. Mais lorsque son épouse se fait massacrer sous ses yeux et que les truands lui réclament de l’argent pour le travail accompli, Cheung se retrouve entraîné dans une spirale de violence…
Run and Kill fait partie de ces films hongkongais des années 90 classés dans la défunte « Catégorie 3 », une étiquette désignant les films considérés comme trop violents et déviants. Une catégorie qui a permis à de nombreux cinéastes d’explorer les limites du bon goût, tant au niveau violence, qu’au niveau sexuel ou tabous.
Run and Kill n’est certainement pas le film le plus trash ou gore (il reste assez sage niveau sang) jamais produit à cette époque, mais comporte tout de même quelques passages justifiant son visionnage et son rangement dans cette catégorie. La descente aux enfers du personnage principal, sorte de gros nounours incapable de faire du mal à une mouche, est en effet assez extrême et jusqu’au-boutiste, malgré un scénario un peu bancal et peu crédible. Le héros fait tous les mauvais choix et se retrouve très vite entraîné dans une spirale de violence sur laquelle il n’a plus aucun contrôle. Le principal intérêt du film ne se situe pas dans la violence de ses scènes de massacre (dont le niveau de gore a allègrement été dépassé depuis un bon moment), mais dans cette rapide descente aux enfers et ses effets sur le héros qui va littéralement perdre la raison. Kent Cheng est excellent dans le rôle de ce père de famille bonhomme et inoffensif, et face à lui Simon Yam campe un psychopathe effrayant et extrême. Et même si le film reste assez sage comparé aux canons actuels, Billy Tang parvient à choquer au cours d’une scène justifiant à elle seule le visionnage du film, en présentant la mise à mort sadique de la jeune fille du héros. Un tabou (la mort d’un enfant) qui n’est encore que rarement transgressé au cinéma. Mis à part ça, Run and Kill est légèrement anecdotique, mais surtout intéressant comme témoignage d’une époque révolue où certains réalisateurs pouvaient encore repousser les limites de la bienséance.
Note : 6/10
Hong-Kong, 1993
Réalisation : Billy Tang
Scénario :
Avec : Kent Cheng, Simon Yam