Sur cette aria de Bach, le violon est en pleurs
Il crie son désespoir, il exalte sa peur
Quand la chorale répond, tout en modérato
Par un accord mineur, renforçant l'arioso
Au fil de sa passion, le soliste en douceur
Fait grandir l'émotion sans trahir son auteur
Triple croche à l'affut supportant l'allegro
Evolution sobre, changement de tempo
Puis vient l'enchantement d'un refrain délicieux
En écho au piano et son air mélodieux
Comme un charmant baiser apprécié en duo
Une larme de joie au moment du solo
De bécarre en bémol, la note fiévreuse
Renforce la saveur d'une voix rieuse
L'orchestre désarmé, face à ce trémolo
S'efface en discrétion, renie son concerto
Lorsque le silence s'impose dans le jeu
Comme un maître du temps, comme un demi-dieu
Les notes sans éclat patientent incognito
Espérant prolonger le rêve du maestro