Journée internationale de la femme

Publié le 30 juin 2010 par Raymondviger

Entretien avec Vivian Barbot: «Ta vie t’appartient»

Dans le cadre du 8 mars, Journée internationale de la femme, Reflet de Société vous présente le texte d’une membre de La Marie Debout, un organisme communautaire dédié à la condition féminine. Sylvie Daneau a rencontré la politicienne Vivian Barbot, une femme pour laquelle elle voue un grand respect.

Sylvie Daneau   Dossier Famille

J’ai connu Vivian Barbot il y a 18 ans. Elle a été ma «prof» au cégep de Victoriaville. En 2002, je l’ai retrouvée à Montréal, alors qu’elle était la présidente de la Fédération des femmes du Québec. Depuis, nous avons gardé le contact. J’ai réalisé cette entrevue pour mieux vous faire connaître la femme profondément humaine derrière la politicienne.

La politique a toujours été présente dans tous les engagements sociaux de madame Barbot et ce, bien qu’elle soit entrée en politique active depuis 2006 seulement. Sa fonction de députée lui permet de se retrouver avec des personnes qui –comme elle– ont à coeur les éléments de changement et d’amélioration de la société. Pour la députée de Papineau, c’est extrêmement important.

«Quand on arrive au Parlement, confie-t-elle, on ne peut pas s’empêcher de penser aux générations de gens qui sont passés avant nous.» D’être l’une des trois cents et quelques personnes qui s’y réunissent, pour une population énorme et diversifiée est, pour Vivian Barbot un privilège. «Cela ne donne pas seulement un sens de l’importance de ce que l’on fait mais aussi du sérieux qu’on doit y mettre. De représenter des gens qui ont mis une petite croix à côté de notre nom, ce n’est pas rien!», s’exclame Vivian, qui trouve cet aspect gratifiant en soi.

Parcours intéressant
Depuis 1967, Vivian Barbot a fait beaucoup de chemin et elle en est très fière. Son parcours de vie, elle le trouve important et significatif  pour la société. «En particulier, précise-t-elle, pour les gens de la communauté haïtienne et les immigrants qui me disent souvent que je leur sers de modèle.» Elle croit qu’il est nécessaire pour les nouveaux venus d’avoir des modèles diversifiés dans le paysage politique québécois.

«Je n’aurais pas pensé, enfant, que je deviendrais députée au Canada.» N’ayant jamais fait de plan de carrière, Vivian Barbot trouve que la vie lui a fait un beau cadeau. «Je dis souvent que l’avantage que j’ai, c’est d’avoir eu une mère qui nous disait : ‘‘La vie, c’est chaque jour. Tu te lèves, tu fais ce qu’il y a à faire et tu le fais de ton mieux.’’ C’est là où cela m’a menée.»

Un boulot exigeant
Dans ce métier où elle travaille tous les jours avec des gens, elle admet, paradoxalement, n’avoir jamais été questionnée sur la solitude qu’elle pouvait parfois ressentir : «On est seul à prendre la décision pour soi, même si on est en groupe. Seul aussi dans les temps où on se déplace d’un lieu à l’autre, pour rencontrer des gens. Cette solitude-là est très présente, parce qu’on n’a ni conjoint, ni enfants, ni famille avec nous. Mais parce qu’on est toujours en action, on n’a pas trop le temps d’y penser.»

La famille passe-t-elle au second plan ? «C’est inévitable», répond la députée, qui apprécie exercer cette fonction maintenant que ses enfants sont grands. C’est un travail sept jours par semaine. Il n’y a pas d’heure. Il faut vraiment y aller selon les priorités politiques», précise-t-elle.

L’exigence du métier laisse peu de place au repos, à la famille et aux amis, du moins pendant la période électorale. Aussi, pour se retrouver parmi les siens, lors d’une semaine plus calme, madame Barbot n’hésite pas à avertir son équipe qu’elle n’est pas disponible cette fin de semaine.

Amour maternel
Fière de sa mère, comme celle-ci l’est de sa fille, madame Barbot se considère chanceuse d’habiter avec elle. Avec admiration, elle raconte : «C’est une femme forte, qui malgré ce que l’on appelle les vicissitudes de la vie, n’a jamais baissé les bras. Elle est toujours restée intègre et nous a légué cela. C’est ce qui nous a permis –à nous ses enfants– de nous accomplir. Et puis, on a eu la chance d’arriver dans un lieu propice, le Québec, qui permet aux gens qui viennent d’arriver de prendre leur place, de se développer. Cela n’arrive pas pour tout le monde, mais moi, j’ai eu cette chance-là. Et j’en suis très reconnaissante.»

Vivian n’a jamais oublié que ses parents l’ont toujours encouragée à se réaliser pleinement dans la vie. Elle cite une phrase que leur père leur disait souvent: «C’est toi qui décides de ce que tu veux faire. Il y a des conséquences si tu choisis une voie plutôt qu’une autre. Mais ta vie t’appartient! En vieillissant, explique Vivian, on apprend à faire la part des choses, mais sans jamais aller à l’encontre de nos principes et de ce que l’on estime être juste et équitable.»

A-t-elle, à son tour, dit à ses enfants «ta vie t’appartient»? «Absolument. Les parents sont là pour guider. Tu ne peux pas savoir où tes enfants vont vivre. Tu ne peux pas savoir quel est leur destin. Ce sont eux qui sont porteurs de ça. On peut guider, mais la décision leur revient.»

«Nous voulons tous que nos enfants se réalisent dans ce qui les intéressent. Qu’ils soient des citoyens honnêtes, par exemple. C’est les principes qu’on leur donne. Puis, avec cela, il faut leur faire confiance. Leur vie ne sera pas la nôtre. Alors, il faut les laisser aller et les laisser découvrir ce qu’il y a autour d’eux. Et qu’ils fassent des choix. Je suis très fière de mes enfants.»

Merci Vivian Barbot.

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