«J’ai travaillé 42 ans comme éducatrice dans
un CAT. Je gagnais 1 900 euros par mois. Mon mari est décédé neuf mois seulement après avoir pris sa retraite. Je touchais alors 1 110 euros de pension, je n’ai eu droit qu’à 200 euros de
pension de reversion.» À la disparition de son mari, Annick a dû payer 3 800 euros de frais de notaire, « C’était compliqué » commente-t-elle.Ville industrielleDes témoignages comme celui d’Annick, Martine Aubry, Gilles Pargneaux et René Vandierendonck
en ont recueillis et entendus toute la soirée de mardi. Normal : cette nouvelle Rencontre
retraite organisée par le Parti socialiste se tenait à Roubaix, «une grande ville industrielle où, a rappelé la Première secrétaire du PS, beaucoup d’hommes et de femmes ont commencé à
travailler tôt et ont travaillé dur», dans une région aussi que le chômage n’épargne pas. «Dans les cotisations, si on additionne les 0 du chômage, ça ne pèse pas lourd dans le calcul des
pensions» comme en témoigne un homme en tee-shirt noir et aux cheveux gris. «Pour cette année, le taux de chômage des plus de 55 ans a augmenté de 20%» a annoncé René
Vandierendonck.> La carte des Rencontres Retraites iciEn présentant son projet en pleine Coupe du
monde de foot, et à l’entrée des vacances scolaires, le gouvernement espérait pouvoir passer sa réforme en douce «il a déployé un rideau de fumée, et a tout fait pour ne pas parler des
retraites, dénonce Gilles Pargneaux, alors qu’elles sont au cœur de notre parcours de vie. Par ces Rencontres retraite, les socialistes vont au contact, et viennent dire pourquoi cette réforme
est injuste et inefficace».Après deux petits clips de présentation du projet socialiste, salués par l’ensemble du théâtre plein à craquer, Martine Aubry a démonté la réforme
d’Éric Woerth point par point. Les 62 et 67 ans, «le choix le plus injuste qu’il soit» la pénibilité, «on a l’impression qu’à Paris, on ne sait pas ce que vivent les Français, qu’il y a des
ouvriers qui vont finir leur carrière au RSA après avoir cotisé toute leur vie», l’absorption du Fonds de réserve des retraites, pour «piller les retraites de nos
enfants ».Martine Aubry a ensuite développé les
propositions du parti pour une retraite universelle et personnalisée «car dans notre système, on ne laissera personne se débrouiller tout seul». Patrice, 58 ans, toujours svelte, écoute
attentivement les débats. Il ne prendra pas la parole. Il a fait toute sa carrière dans la même entreprise de maintenance, aux 3x8, à se déplacer chez des clients, exposé à divers produits plus
ou moins toxiques. «J’ai une quinzaine de collègues qui sont décédés avant leurs 60 ans». Il milite depuis 2002 à Willems, son père avait déjà sa carte. «Je représente ma section, je venais
surtout pour prendre des billes, on fait un débat entre nous le 5 juillet». Le combat continue.S.P.>> Retrouvez les propositions du
PS sur les retraites ici L'intervention de Gilles Pargneaux L'intervention de Martine Aubry