Ils en ont les méthodes, ils en ont les profiles, ils en ont les missions mais ce ne sont que des ersatz d’espions, loin bien loin des personnages sombres et mystérieux, complexes et intelligents qui peuplent les romans d’espionnage de John Le carré. Enfin comme il y a bien longtemps que l’espionnage n’a pas fait la une des médias.
Il y a quelques jours, en toute simplicité, Barack Obama et Dmitri Medvedev, partageaient, un hamburger dans un fast food d’Arlington près de Washington. Leur idylle semblait sans nuage. Hélas, elle n’a pas duré longtemps, à peine, D.D. avait-il le dos tourné que les autorités américaines ont interpellé et placé en détention dix personnes accusées de travailler au bénéfice de Moscou. Une onzième, en fuite, a été interceptée mardi à Chypre.
Des taupes russes infiltrées aux Etats-Unis mais pourquoi donc ? Conspirer pour agir en tant qu’agents au service d’un gouvernement étranger ainsi que pour blanchir de l’argent dit l’acte d’accusation. Tous menaient une vie paisible, très ordinaire en apparence dans le New Jersey, à Boston, Arlington, Seattle ou dans l’Etat de New York. Tous avaient des noms d’emprunt. Tous étaient supposés être d’une autre nationalité que Russe. Tous possédaient des faux-papiers. Tous étaient rémunérés clandestinement. « Ils avaient «un objectif prioritaire, de long terme: devenir suffisamment «américanisés» afin de rassembler des informations sur les Etats-Unis pour la Russie, et de recruter avec succès des sources, ou infiltrer les cercles des décideurs aux Etats-Unis […]», expliquent les enquêteurs.
Les présumés espions usaient de logiciels de cryptage de données pour communiquer avec «Centre Moscou». Les informations distillées par le FBI sont bien trop maigres néanmoins pour nourrir un bon roman. Il y a le mot de passe de 27 caractères, il y a un accusé observé en train d’enterrer un sac contenant de l’argent… Il y a des messages électroniques rédigés à l’occasion du changement de direction à la CIA ou de la présidentielle de 2008. Il y a les informations sur la position de Washington à propos du Traité de limitation sur les armes stratégiques (START), de l’Afghanistan ou du programme nucléaire iranien. C’est peu et l’on se demande si les espions étaient nuisibles ou s’il s’est agi par ce démantèlement de savonner la planche à Obama et mettre un peu d’eau dans le gaz (russe le gaz) entre la Russie et les Etats-Unis. Poutine est colère… Les plus médisants racontent que ce seraient pour faire oublier les grosses affaires et notamment pétrolières, BP en tête.
L’espionnage n’est plus ce qu’il était, déçue par ces espions de petite envergure… l’été venant, relire La taupe de John Le Carré et tous les autres romans de cet auteur dans la foulée… belle époque pour les espions qui venaient du froid.
Ici, nous avons l’affaire Bettencourt, c’est tout de même autrement plus passionnant.