Les frères Farrelly sont vraiment de grands sentimentaux. Si Les femmes de ses rêves n'est pas exactement un film romantique, il est hanté du début à la fin par une mélancolie tenace. Peur de finir seul, peur de l'engagement, peur de s'être trompé : sous leur plume, la vie sentimentale n'est qu'une succession d'obstacles flippants, alternant avec de petits moments de bonheur bien éphémères. Pourtant, il s'agit bien d'une comédie : même s'ils vont moins loin dans la transgression et le touche pipi que dans leurs premiers films, les frangins démontrent une fois encore leur aisance à créer un gag en un seul plan, et à révéler la personnalité d'un personnage rien qu'en en faisant la victime d'une ou deux situations drôlement douloureuses.
La première partie des Femmes de ses rêves fait penser à Mary à tout prix, avec son côté fleur bleue arrosé de gags bien sentis, même une fois de plus, un montage un peu lâche provoque de fâcheuses baisses de rythme. Si Ben Stiller fait du Ben Stiller (et il le fait très bien), la révélation des Femmes de ses rêves s'appelle Malin Akerman, jolie, explosive, avec un vrai phrasé d'actrice comique. Malheureusement, la construction du film va peu à peu la faire disparaître de l'image, au profit de la sympa mais pas très drôle Michelle Monaghan, la caution romantique du film. Plus la fréquence des interventions de la première décroît, plus on voit la seconde, et plus Les femmes de ses rêves commence à devenir un peu pénible. Longuet et de moins en moins drôle, le film s'étiole et ménage un final assez navrant compte tenu du talent des cinéastes. Un épilogue rigolo vient clore le film de façon agréable ; pas suffisamment pour faire oublier que Les femmes de ses rêves n'est ni l'éclat de rire de l'année, ni la comédie romantique du siècle.
5/10