Antoine Chainas - 6 pieds sous les vivants

Publié le 17 janvier 2010 par Guihard


Comme évoqué dans mon billet précédent, ce dernier opus d’Antoine Chainas, est encore une fois une déception. Vous me direz qu’il en est à 50-50 à ce moment des publications. Aime moi, Casanova et Versus sont réussis, Anaisthêsia et ce dernier le sont beaucoup moins. Ces ratages sont toujours liés au même problème de difficulté à prendre en compte la dimension psychologique, ou plus exactement, la dimension psychique de l’être humain.

Il y avait tout ce qu’il fallait dans son premier roman « Aime moi, Casanova ». Oserais-je dire, la perfection ? Le suivant, « Versus », la quasi perfection, juste une petite emphase inutile d’histoire entre le père et la fille. Pour ce qui est d’Anaisthêsia, je vous renvoie à mon billet sur le sujet. Ce dernier bouquin - 6 pieds sous les vivants - répond à une consigne : écrire un polar sur un arrondissement de Paris. Le thème et l’intrigue sont, comme d’habitude chez Antoine Chainsa, fort judicieusement choisis. Il fallait les trouver comme dirait l’autre. Le problème est que cet autre, faux libraire, n’est pas pour autant vivant. Il ressemble à un journaliste d’une émission People de TF1. Et que dire de l’héroïne, journaliste de son état quant à elle, célibataire endurcie par les années qui passent et qui tombe sous le charme à deux sous de ce vrai-faux libraire ? Le personnage est assez classique, et alors que l’héroïne baigne dans une histoire folle, ce qui aurait pu être une mise en contradiction, une dialogie, entre les deux points de vue (conservatisme et naturalisme) des héros, il se trouve rester à un niveau basique de la ménagère de moins de 50 ans. L’arrière plan de ce roman présente un petit début de bout de revendication sociale, mais Thierry Jonquet qui devait être dans la tête d’Antoine Chainas au moment de l’écriture de ce livre, est de quinze pointures au dessus de cette histoire.

Alors pourquoi écrire ce billet puisque je ne parle que de ce qui m’a plu ? Et bien, parce qu’Antoine Chainas a un style d’écriture magique, que j’espère qu’il va se reprendre en main et aller de l’avant et plus nous serons à le lui dire, et plus statistiquement, nous aurons de chance que son prochain-prochain sera une réussite. Je parle du prochain-prochain, puisque je n’ai pas lu le suivant qui sort en avril et que le B.A.T. est signé.

Une chose m’étonne cela dit, l’absolue rareté des livres qui assume totalement la pourriture du genre humain, sans que l’auteur se sente obligé de mettre quelque part une petite note de sentimentalisme qui vient gâcher toute la chose. Lisez pour cela Stéphanie Benson dans sa tétralogie: Al teatro. Cavalier seul, Cheval de guerre : Al teator, livre II, Al teatro, Tome 3 : Moros et le dernier restant à venir.