Cet Algérien vit depuis trois ans à Lyon avec René, avec qui il s'est pacsé.
Saïd a été soutenu, aidé et défendu dans sa démarche d’obtention du statut de réfugié par l'Ardhis (Association de reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et transsexuelles à l'immigration et au séjour) et la Lesbian and Gay Pride Lyon (LGP Lyon).
Il faut croire, comme malheureusement trop souvent dans ce type de cas, que la mobilisation associative au profit de Saïd aura payé.
Lors de la 15e marche des Fiertés Lesbiennes, Gaies, Bi et Trans de Lyon, qui s'est déroulée samedi 12 juin 2010, les 12 000 manifestant(e)s ont défilé derrière le mot d'ordre "Droit au séjour, Droit d'Asile : ne transigeons pas ! Protégeons les Lesbiennes, Gays, Bi et Trans".
Ils étaient venus témoigner leur solidarité avec Saïd qui se trouvait alors retenu au Centre de rétention administrative de Saint-Exupéry et risquait l'expulsion à tout moment vers l'Algérie où l'homosexualité est passible de trois années de prison.
A cette occasion, la LGP Lyon rappelait les paroles de Nicolas Sarkozy tenues en 2007 lors de sa campagne présidentielle "si vous êtes persécutés pour votre orientation sexuelle, vous devez pouvoir bénéficier du droit d'asile".
Menacé par sa famille en Algérie du fait de son homosexualité comme par les autorités qui pénalisent les relations entre hommes, Saïd s'était réfugié en France où il a construit une vie de couple avec un français.
Pacsé avec René, Saïd avait demandé l'asile, il y a deux ans, du fait de craintes de persécutions mais sa demande a été successivement rejetée par l'OFPRA puis par la Cour Nationale du Droit d'Asile en décembre 2009.
Saïd et René ont déposé, sans succès, un recours gracieux devant le préfet du Rhône.
Il y a trois semaines, la Police est venue interpeller Saïd au domicile du couple et l'a placé en rétention.
Saïd a alors demandé un réexamen de sa situation à l'OFPRA et a finalement été reconnu comme réfugié selon la convention de Genève.
L'Ardhis et la LGP de Lyon informent dans un communiqué "Il est donc libéré, son expulsion est annulée et il a obtenu une protection durable".
Les deux associations reconnaissent "une décision particulièrement forte de l'OFPRA".
Elles soulignent que si l'OFPRA "ne lui avait pas octroyé le statut de réfugié, Saïd pourrait être aujourd'hui en Algérie séparé de son compagnon".
Seigneur, protège l’amour et la justice.